Ce ne sera pas un "revenu", mais un "contrat". Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi matin le lancement au 1er mars 2022 d'un "contrat d'engagement jeunes" qui proposera aux moins de 25 ans éloignés de l'emploi - sans qualification, sans emploi ni formation depuis plusieurs années, une allocation allant jusqu'à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures de formation par semaine. Ce "contrat", qui va remplacer la Garantie jeunes, est une solution équilibrée en termes de dépenses publiques pour Roland Lescure, porte-parole de La République en Marche. "Cela va coûter moins cher que si l'on avait arrosé de manière non discriminatoire, comme certains le veulent, l'ensemble des jeunes", a-t-il affirmé sur Europe 1, sans révéler le montant d'un tel projet.
"Cibler les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin"
Par ce "contrat" donc, le porte-parole du parti présidentiel espère que "le plus grand nombre possible" de jeunes retrouveront un emploi au bout d'un an. Balayant l'idée de verser l'allocation à tous les moins de 25 ans, comme une "certaine gauche" le souhaite, Roland Lescure souligne que ce projet va "cibler les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin. C'est ce qu'on a fait avec le chèque énergie". Pour le porte-parole de LREM, fini le "quoiqu'il en coûte" cher au président Macron. Le contrat sera à destination de "ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, de la formation, de l'éducation pour qu'ils soient mis à bord", ajoute-t-il.
Le porte-parole revient sur la question du financement d'un tel projet social : "Oui, ça coûte de l'argent", reconnaît-il, "mais je pense que cela coûte beaucoup moins que d'avoir des gens durablement exclus du marché du travail. On est vraiment dans une logique, avec le Premier ministre, de donnant-donnant". Roland Lescure tempère toutefois : "si l'assiduité ou les résultats ne sont pas au rendez-vous, la prime pourra être suspendue ou retirée. L'enjeu, c'est d'aller chercher ceux qui ont le plus besoin d'intégration et leur mettre le pied à l'étrier".
400.000 jeunes accompagnés dès 2022
Dans son discours mardi matin, le Premier ministre Jean Castex a affirmé qu'environ 400.000 jeunes seront accompagnés par ce contrat en 2022, au lieu d'un million comme le gouvernement l'avait prévu. "La crise sanitaire a touché les jeunes en priorité (...). Depuis un an, il y en a 2,5 millions qui ont trouvé un emploi (...). On a quelques centaines de milliers de jeunes qui sont encore durablement éloignés et c'est eux qu'il faut aller chercher", appuie Roland Lescure, qui assure que "le chômage des jeunes" est revenu "au niveau d'avant la crise sanitaire. C'est un succès dont il faut se satisfaire. Il faut aller chercher ceux qui sont encore éloignés de manière à ce que ce soit un succès pour tous", conclut le porte-parole de LREM.
Au total, 900 emplois vont être créés en CDI à Pôle emploi pour suivre les bénéficiaires de ce "contrat d'engagement jeunes". Les missions locales verront, elles, leur budget augmenter de 75 millions d'euros.