Eux-mêmes ont été surpris par l'ampleur de la vague. Dimanche, la coalition entre autonomistes et indépendantistes a récolté 45,36% des voix au premier tour des élections territoriales de Corse, avec 20.000 voix de plus qu'aux régionales, il y a deux ans. Désormais, les partisans d'une autonomie renforcée veulent transformer l'essai dimanche prochain et porter plus haut la voix de l'île. "On a besoin de stabilité, de paix et là, on est dans ce processus. On espère en tout cas que nos élus pourront dialoguer avec Paris", affirme Michel, militant de Pè a Corsica.
Macron "attentif à la voix de la Corse". Président sortant du Conseil départemental de Haute-Corse, François Orlandi était l'un des candidats de la majorité présidentielle. Il refuse toute idée de fusion avec les listes de droite et rappelle qu'Emmanuel Macron n'a aucune leçon à recevoir des nationalistes. Mais "le président de la République sera attentif à la voix de la Corse", dit-il. "Il n'a pas de pas à faire ou à ne pas faire."
La Corse, "indépendante dans dix ans" ? Pour l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, la droite et la gauche n'ont pas su proposer un programme ambitieux pour l'île, se contentant d'agiter l'épouvantail de l'indépendance. "Le score de ce soir [dimanche soir, NDLR] montre que leur stratégie était complètement à côté de la plaque. La question de l'indépendance ne fait pas peur aux Corses, qui savent que les indépendantistes sont aussi des démocrates et que la Corse sera indépendante dans dix ans ou dans quinze ans s'ils le veulent majoritairement."