Aux JT de TF1 et France, le président de la République Emmanuel Macron s'est exprimé au sujet de la séquence retraites. Alors que la réforme a été adoptée, après un article 49.3 et deux motions de censure rejetées, les manifestations se poursuivent dans la rue. Pendant près d'une heure, le chef de l'État a répondu aux questions de Marie-Sophie Lacarrau et de Julian Bugier sur la réforme des retraites, mais également sur d'autres sujets comme la future loi immigration ou les superprofits.
La réforme entrera en vigueur avant la fin de l'année
Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi que sa réforme très contestée des retraites devait "entrer en vigueur d'ici la fin de l'année" car elle est "nécessaire", lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France2 en pleine colère sociale.
Réforme des retraites : "il faut que ça rentre en vigueur avant la fin de l'année"
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"Cette réforme, elle est nécessaire ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire, mais c'est pour ça aussi que j'ai pris l'engagement de la faire", a déclaré le chef de l'Etat souhaitant une entrée en vigueur d'ici la fin de l'année "pour que les choses rentrent en place", et notamment que 1.8 million de retraités "commencent à être augmentés d'environ 600 euros par an en moyenne" et qu'"on commence à décaler l'âge légal de trois mois supplémentaires".
Manifestations en France : "cette réforme elle est nécessaire, ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire"
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Et face à la volonté de certains d'imaginer d'autres façons de financer le système des retraites, le président est clair: "Le projet de toutes les oppositions, c'est le déficit". "Qu'est-ce que c'est le déficit?", a interrogé le chef de l'Etat. "Ça veut dire, de fait, que vous choisissez de faire payer vos enfants parce que, aujourd'hui, vous refusez de décider avec clarté et courage", a-t-il poursuivi.
Impopularité
Le président Emmanuel Macron s'est dit prêt mercredi à "endosser l'impopularité" pour mettre en œuvre la réforme très contestée des retraites, déplorant que les syndicats n'aient pas proposé de "compromis", lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France 2. "Moi, je ne cherche pas être réélu (...), mais entre les sondages de court terme et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays", a affirmé le chef de l'Etat, ajoutant que "s'il faut derrière endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai".
Le chef de l'Etat a regretté que les syndicats n'aient pas présenté de "proposition de compromis" sur le texte de la réforme, soulignant que le gouvernement l'a fait, en revanche, "avec le Parlement".
Élisabeth Borne a toujours la confiance d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a assuré mercredi Élisabeth Borne de sa confiance et l'a appelée à "bâtir un programme de gouvernement" et "élargir la majorité", considérant qu'il n'y avait "pas de majorité alternative". "Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale", a-t-il souligné, en précisant lui avoir demandé "de bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement (...) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible".
"On ne peut accepter ni les factieux ni les factions", affirme Macron
"On ne peut accepter ni les factieux ni les factions" après l'adoption par 49.3 de la réforme des retraites, a déclaré Emmanuel Macron lors de son entretien télévisé mercredi, dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence".
"Quand des groupes utilisent l'extrême violence pour agresser des élus de la République (...) quand ils utilisent la violence sans règle, parce qu'ils ne sont pas contents de quelque chose, alors là ce n'est plus la République"
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"Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement", "on ne peut accepter ni les factieux ni les factions", a expliqué le chef de l'Etat en référence à des épisodes insurrectionnels vécus par les institutions dans ces deux pays. "On ne tolèrera aucun débordement", a-t-il ensuite insisté.
"Réengager" un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail
Emmanuel Macron a souhaité mercredi "réengager" le dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail, pour entendre "ce besoin de justice" exprimé dans les manifestations contre sa réforme des retraites, lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France 2.
"Je regrette qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis"
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Il a promis que la discussion concernerait notamment l'évolution des carrières ou la pénibilité, se tiendrait "dans les prochaines semaines" à partir d'une "méthode" définie dans les "trois semaines-un mois", et ne prendrait pas la forme de "grand-messes" mais de "discussions concrètes". Le chef de l'État a aussi regretté "qu'aucune force syndicale n'ait proposé de compromis".
"Cynisme" de certaines grandes entreprises
Emmanuel Macron a dénoncé mercredi le "cynisme" de certaines "grandes entreprises" qui ont dégagé d'importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, et leur demandant "une contribution exceptionnelle" pour que "les travailleurs puissent profiter" de cet argent.
"Il y a quand même un peu un cynisme à l'œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu'ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions", a déclaré le chef de l'Etat sur TF1 et France 2, ajoutant qu'il compte "demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle".
Le projet Immigration découpé en "plusieurs textes"
Sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron annonce le découpage de la loi prévue en "plusieurs textes" dans "les prochaines semaines". Annoncé depuis des mois, contesté par les associations de défense des exilés, conspué par la gauche et jugé très insuffisant par la droite et l'extrême droite, le texte qui a entamé son parcours en commission au Sénat la semaine dernière, devait être débattu à partir de mardi dans l'hémicycle de la Haute Assemblée dominée par l'opposition de droite.