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/ Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Laurence Ferrari et Pierre de Vilno ont animé ce jeudi soir, sur Europe 1 et CNews, un grand débat avec six des huit principales têtes de liste pour les européennes. Conviés, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) et Marie Toussaint (Europe-Écologie-Les Verts) ont décliné notre invitation.
L'ESSENTIEL

"Quelle France dans quelle Europe ?" Ce jeudi, Europe 1 et CNews vous ont proposé un dispositif exceptionnel pour suivre le débat des européennes, à dix jours du scrutin. Jordan Bardella (RN), Valérie Hayer (majorité présidentielle), Manon Aubry (La France insoumise), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Marion Maréchal (Reconquête!) et Léon Deffontaines (PCF) ont échangé pendant plus de 2h40 autour de Laurence Ferrari et Pierre de Vilno. 

Conviés, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) et Marie Toussaint (Europe-Écologie-Les Verts) ont décliné notre invitation. Le débat s'est articulé autour de quatre grands thèmes : le pouvoir d'achat, l'Europe et l'agriculture, l'Europe face à la guerre et l'Europe face à l'immigration. 

Les principales informations :

  • Laurence Ferrari et Pierre de Vilno ont animé ce jeudi soir un grand débat avec six des huit principales têtes de liste pour les européennes.
  • Marie Toussaint (EELV) et Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) ont décliné notre invitation.
  • Le débat a abordé quatre grands thèmes et les échanges, parfois houleux, ont duré plus de 2h40.

C'est la fin du débat

Après plus de 2h40 d'échanges parfois tendus, le débat est à présent terminé.

Le débat touche à sa fin

Les six têtes de liste ont désormais une minute pour dresser leur conclusion. 

Vifs échanges entre Manon Aubry et Jordan Bardella sur les violences sexistes et sexuelles

"Vous ne voulez rien faire contre les violences sexistes et sexuelles. Que ce soit en Italie, en Hongrie, en Pologne les droits des femmes sont toujours une variable d'ajustement avec l'extrême droite", lance Manon Aubry. "Des gens autour de cette table votent contre le droit à l'avortement que ce soit Jordan Bardella ou Marion Maréchal", poursuit-elle. "Et vos amis du Hamas, ils défendent quoi ? Vous voulez que l'on parle de comment on traite les femmes chez les islamistes que vous défendez ?", lui rétorque Jordan Bardella. 

"Vous avez submergé la France, maintenant vous voulez submerger l'Europe"

Jordan Bardella s'en prend vertement à Valérie Hayer, selon qui, grâce au texte voté par son groupe au Parlement européen, "la Pologne prendra sa part, la Slovaquie assumera sa part". 

"Si la France devient le pays de tout le monde, elle ne sera plus le pays de personne", estime Bardella

"Je me mets à la place des millions de Français qui ne reconnaissent plus le pays dans lequel ils ont grandi. Et ils ont bien souvent l'impression le sentiment de devenir étranger dans leur propre pays", juge la tête de liste du RN. "Je propose, à l'échelle européenne, le refoulement systématique des bateaux de migrants qui arrivent dans nos ports. Je ne veux pas de cette immigration du fait accompli", poursuit-il. 

Deffontaines répond à Bellamy

"La question fondamental, c'est l'intégration. Permettre à celles et ceux qui produisent des richesses de bénéficier des mêmes droits que les autres", juge la tête de liste communiste qui propose la régularisation des travailleurs sans papiers. Selon lui, ces derniers "ne quittent pas leur pays par gaieté de coeur". 

La quatrième et dernière partie débute : l'Europe face à l'immigration

"Nous demandons une coopération européenne pour défendre les frontières de l'UE", estime François-Xavier Bellamy. "Au Parlement européen, nous avons lutté pour que la commission finance les infrastructures physiques pour la protection des frontières en Europe. C'est ce que demandent aujourd'hui 12 États membres de l'Union", poursuit-il. Et de conclure : "Il faut que nos États gardent la maîtrise de leur immigration". 

Bellamy propose une "force de police anti-drogue"

"Nous proposons une vraie coopération européenne et la création d’une force de police anti-drogue", défend la tête de liste des Républicains et appelle à renforcer la coopération européenne en la matière.

Les opérations "place nette" sont "une vaste escroquerie" selon Marion Maréchal

"Je constate que l'opération XXL que nous avait vendu Gérald Darmanin est en réalité une vaste escroquerie{...} quand on a un ministre de la Justice qui se fait applaudir par les détenus, on est encore loin du compte", dénoncé la tête de liste Reconquête!. "Les opérations place nette sont devenues par des opérations place vide", a appuyé Manon Aubry.

L'Europe impuissante face aux narcotrafics ? Les propositions des candidats 

"Nous sommes devant un défi existentiel pour nos pays", estime François-Xavier Bellamy qui juge que la réponse pénale n'est "pas à la hauteur". 

Les six débatteurs évoquent la guerre en Ukraine

Jordan Bardella lâche ses coups contre Valérie Hayer à propos de l'envoi de troupes au sol en Ukraine, un temps évoqué par Emmanuel Macron. "Je considère que la position d'Emmanuel Macron ne respecte pas la tradition diplomatique de la France". "Les propos du président sont irresponsables. Ils font peser un risque d'affrontement entre deux puissances nucléaires", appuie Manon Aubry.

Léon Deffontaines ne croit pas à une "armée européenne"

"Nous en sommes fermement opposés. Pour une armée, il faut un chef et qui serait ce chef ? Accepterons-nous que ce soit Viktor Orban ou Giorgia Meloni ? Cela doit rester une compétence française", estime la tête de liste du PCF. "Jamais nous ne mutualiserons notre dissuasion nucléaire. Ce serait dissoudre la France", appuie François-Xavier Bellamy. 

François-Xavier Bellamy s'en prend à Valérie Hayer et à la "complaisance" de la majorité

"Notre position est très claire", assure Valérie Hayer. "La reconnaissance de l'État de Palestine maintenant, c'est en fait une récompense au Hamas. C'est dire que le terrorisme peut payer. Parce que quand votre numéro 2, Bernard Guetta, dit qu'il faut le faire aujourd'hui, je suis désolé, la position n'est pas claire", répond Bellamy qui évoque également le blocage de Sciences Po par des étudiants pro-palestiniens. "Le gouvernement se félicite que la direction cède à ceux qui bloquent aujourd'hui et à ces militants d'extrême gauche qui détournent l'enseignement supérieur". "Vos accusations sont honteuses", rétorque Valérie Hayer.  

L'échange se poursuit sur la situation au Proche-Orient entre Marion Maréchal et Manon Aubry

"L'inaction de la France, oui, est complice", répond Manon Aubry. "Vous êtes contentes de vous quand vous déclenchez des émeutes dans lesquelles on voit l'extrême gauche violente aller vers les racailles de cité qui sont fanatisées par l'islamisme et par vous. Vous êtes contente quand il y a une explosion de 1.000% des actes antisémites ? Quand il y a des tentatives d'incendie de synagogues ? Quand des femmes se font séquestrer et violer pour défendre la Palestine ?", énumère Marion Maréchal. 

Vif échange sur le conflit Israël-Hamas entre Valérie Hayer, Marion Maréchal et Manon Aubry

"Je n'ai pas l'indignation à géométrie variable", lance Manon Aubry à Valérie Hayer qui estime que la France insoumise "utilise ce conflit à des fins électoralistes". Marion Maréchal prend à son tour la parole et cible vertement la tête de liste LFI. "Votre collistière, Rima Hassan, a fait une déclaration et a dit 'C'est à l'Elysée que l'on va venir si vous ne faites pas stopper ce massacre, complice que vous êtes'. Vous êtes d'accord avec ça ? C'est quoi la prochaine étape, c'est un attentat ?"

Place au troisième thème : l'Europe face à la guerre

Manon Aubry prend la parole en premier et s'adresse à François-Xavier Bellamy - "Est-ce que vous avez vu ces images des massacres commis par le gouvernement de Benyamin Nethanyahu ?" - avant de se tourner vers Valérie Hayer au sujet de la reconnaissance de l'État de Palestine qui n'est pas encore effective en France, contrairement à la Norvège, l'Irlande ou l'Espagne. "L'urgence, c'est le cessez-le-feu immédiat et la libération des otages", lui répond la tête de liste du camp présidentiel. 

"Il faut cesser ces accords de libre-échange", défend Léon Deffontaines

La tête de liste PCF fusige ces accords qui "ont eu pour conséquence de mettre en concurrence nos exploitations agricoles avec les agriculteurs du monde entier". À l'instar de Manon Aubry, Léon Deffontaines souhaite l'instauration de "prix planchers" pour garantir la rémunération des agriculteurs. 

Marion Maréchal dénonce "l'écologie punitive"

"Je souhaite défendre un modèle de l'écologie qui soit basé sur l'innovation et l'adaptation", expose Marion Maréchal. 

François-Xavier Bellamy dénonce la politique européenne de "décroissance agricole" 

"Vous avez voté avec eux (avec les écologistes) ce projet de décroissance", lance François-Xavier Bellamy à Valérie Hayer. Un projet qui, selon lui, voulait "organiser la baisse de la production agricole au motif que les agriculteurs ont été désignés comme les coupables de la crise écologiste".

Jordan Bardella s'en prend au "green deal" européen

"Les écologistes, avec la macronie, a multiplié les normes environnementales qui ont entraîné la mobilisation des agriculteurs" qui ne doivent pas dépendre en permanence "des aides de la politique agricole commune". Selon lui, le Green Deal est responsable d'une baisse des rendements des exploitations et "nous rendra dépendants de l'importation". 

La proposition de Manon Aubry

"Je propose de bloquer les marges des entreprises agro-alimentaires et garantir des prix planchers rémunérateurs" pour que les agriculteurs puissent "vivre de leur travail", défend la tête de liste LFI. "Il y a des entreprises agro-alimentaires qui se sont gavées et qui ont augmenté leur marge de 70%", ajoute-t-elle.

Place désormais à la deuxième partie : l'Europe et l'agriculture 

Au cœur de l'hiver, les agriculteurs ont manifesté leur colère en dénonçant notamment les normes et les contraintes qui pèsent sur leurs activités, non sans cibler l'Union européenne. Les six têtes de liste vont, dans un instant, dévoiler leurs propositions pour répondre à cette grogne.

Les macronistes ont entraîné "la faillite de l'État français", tacle Marion Maréchal

"Et maintenant, ils veulent importer ce modèle en Europe", appuie la tête de liste de Reconquête! avant d'égrener, selon elle, l'ensemble des projets du camp présidentiel pour l'Union européenne. 

Nouvelle passe d'armes Bardella-Aubry

La tête de liste de la France insoumise s'en prend à nouveau à Jordan Bardella, lui reprochant de vouloir "préserver les bénéfices et dividendes des actionnaires". "Mon monde à moi, c'est le monde des ouvriers qui se lèvent le matin, qui bossent et qui galèrent". 

Marion Maréchal évoque "l'assistanat" 

"Des millions de Français se demandent pourquoi ils payent. Ils ont le sentiment de payer pour le puits sans fond de l’immigration et de l’assistanat", lance Marion Maréchal.

Marion Maréchal dénonce "l'enfer fiscal français"

"Le pouvoir d'achat, c'est d'abord ce que l'État ne vous prend pas", défend-elle, avant de dénoncer le projet de Valérie Hayer. "Il ne faut surtout pas comme le souhaite Mme Hayer et ses alliés créer une dette européenne qui s'ajouterait aux impôts français", dit-elle. "Il faut évidemment ne pas imposer la fin des voitures thermiques neuves en 2036", poursuit Marion Maréchal qui y voit un risque pour l'emploi. 

Valérie Hayer s'exprime 

La tête de liste de la majorité présidentielle, fragilisée dans les sondages par Raphaël Glucksmann, estime, de son côté, que "la crise du pouvoir d'achat est dûe à la pandémie et à la guerre en Ukraine" et indique que "sans l'Europe et sans le bouclier tarifaire, ç'aurait été bien pire". 

Léon Deffontaines prend la parole à son tour

"Il indéxer les salaires sur l’inflation et sortir du marché européen de l’électricité", propose la tête de liste PCF. "Il faut remettre en cause l’ouverture à la concurrence de l’énergie", ajoute-t-il.

Au tour de François-Xavier Bellamy de s'exprimer

"Le sujet n’est pas seulement l’électricité, mais les prix en général. Le travail ne paie pas", regrette la tête de liste des Républicains qui appelle à "sortir de cette spirale de la dépense publique" et à "baisser les charges" pour "rendre du salaire aux Français". "On a la coupe du monde du versement de dividendes en France", intervient Manon Aubry. "Je sais que votre passion, c'est de créer de nouvelles taxes", lui répond François-Xavier Bellamy qui l'assure : "Nous déposerons une motion de censure si Emmanuel Macron lève un euro d'impôt".

Jordan Bardella prend la parole

Pour retrouver du pouvoir d'achat, la tête de liste du RN propose une "sortie des règles de fixations des prix" de l'électricité. "Dans vos amendements, il y a vos lubies anti-nucléaires", a ensuite répondu le patron du RN à Manon Aubry qui lui demandait pourquoi son groupe n'avait pas voté au Parlement européen les propositions qu'elle défendait". Jordan Bardella appelle à "retrouver un prix français de l'électricité", estimant que la France est empêchée par Bruxelles de "bénéficier des fruits de sa filière nucléaire". 

Manon Aubry à l'offensive

La tête de liste de la France insoumise cible d'abord Jordan Bardella en l'accusant de ne pas "venir souvent" au Parlement européen. "Vous préférez défendre les intérêts des grands patrons", lui lance-t-elle, assurant que le patron du RN "vote systématiquement contre" les propositions qu'elle porte. "Vous êtes le larbin du CAC 40. Nous sommes là pour démasquer l'arnaque sociale que vous représentez", conclut-elle. 

Le débat commence avec un premier thème sur le pouvoir d'achat

Les six têtes de liste devront répondre à une question toute simple : "Que peut l'Europe ?" en matière de pouvoir d'achat. Manon Aubry prend la parole en premier et propose un "blocage des prix sur les produits de première nécessité" ou encore une "sortie du marché européen" de l'électricité qui a, selon elle, fait "exploser les prix". Enfin, elle appelle à une hausse des salaires.

Le RN toujours largement en tête des intentions de vote selon notre sondage

Selon le dernier baromètre des élections européennes OpinionWay pour Europe 1, CNews et le JDD, le Rassemblement national remporterait largement les faveurs des votants, si le scrutin se tenait ce dimanche. Le parti de Jordan Bardella est estimé à 32% des intentions de vote, loin devant la liste de la majorité qui voit se rapprocher celle du PS, emmenée par Raphaël Glucksmann.