J-12 avant le premier tour des élections législatives anticipées. Malgré la rapidité historique de la campagne, certains électeurs sont perdus face à la multiplication des listes à droite. Invité d'Europe 1, Jordan Bardella a appelé les Français à lui donner une majorité absolue, tandis qu'Olivier Faure a fait savoir qu'il souhaite un vote pour choisir le Premier ministre en cas de victoire de la gauche.
Raphaël Arnault, le leader du groupuscule d’extrême gauche La Jeune Garde est candidat dans la 1ʳᵉ circonscription du Vaucluse, à Avignon. Selon les informations d'Europe 1, ce proche de Jean-Luc Mélenchon n’a pas une fiche S, mais trois. Suivez l'évolution de la situation en direct.
Les principales informations à retenir :
- Selon les informations d'Europe 1, un candidat Nouveau Front Populaire est un triple fiché S
- Jordan Bardella appelle les Français à lui donner la majorité absolue
- L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault soutient le Nouveau Front populaire
- Bruno Le Maire prévient d'un risque de "mise sous tutelle" de la France en cas de défaite du camp macroniste aux législatives
- La CGT appelle à voter pour le Nouveau Front populaire
- L'instabilité politique menace d'une récession politique
"Allez voter et choisissez votre avenir", lance Emmanuel Macron
"N'ayez pas peur", "allez voter et choisissez votre avenir", a déclaré mardi Emmanuel Macron, justifiant sa décision de dissoudre l'Assemblée comme "la solution la plus responsable". "La solution que j'ai prise c'est la plus lourde, la plus grave, mais la plus responsable", a assuré le chef de l'Etat à des Français, inquiets, qui l'ont longuement interrogé sur le sujet, en marge d'un déplacement sur l'île de Sein (Finistère) pour commémorer l'Appel du 18 Juin. "Sans dissolution, cela aurait été la chienlit", a-t-il martelé, assurant qu'"on ne peut pas craindre le peuple dans une démocratie".
La CGT appelle explicitement à voter pour le Nouveau Front populaire
La CGT a appelé explicitement mardi à voter pour le Nouveau Front populaire lors des élections législatives, au vu de "la gravité de la situation" avec le risque de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
Le Comité confédéral national (CCN, "parlement" de la CGT) s'est prononcé "très largement" en faveur d'une déclaration titrée "Il est minuit moins une" qui stipule que la centrale "appelle les salariés, retraités et privés d'emploi à aller voter le plus nombreux et nombreuses possible les 30 juin et 7 juillet pour le programme du Nouveau Front populaire". Le deuxième syndicat français a coutume d'appeler à faire barrage contre l'extrême droite, mais sans donner de consigne de vote.
Le Maire prévient d'un risque de "mise sous tutelle" de la France
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a prévenu mardi que la France risquait d'être "mise sous tutelle" par la Commission européenne et le FMI si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet.
Le pays connaîtra "une crise de la dette, si leurs programmes étaient intégralement appliqués", a déclaré Bruno Le Maire dans un entretien au journal Le Monde, fustigeant l'"insoutenable légèreté financière" des propositions du RN et du front rassemblant différentes forces de gauche, dont le PS et LFI. "Ouvrir tout grand les vannes de la dépense publique au moment où nous devrions rétablir nos comptes, cela conduira à la mise sous tutelle de la France par Bruxelles et le Fonds monétaire international", a ajouté le ministre, qui fait campagne pour la majorité présidentielle sans être lui-même candidat.
La dissolution, "une décision insensée", estime Gilles Le Gendre
Le député de Paris sortant Gilles Le Gendre, compagnon de route historique d'Emmanuel Macron, juge mardi que la décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale est "insensée" et risque d'accentuer les fractures du pays. "C'est une décision insensée, en ceci qu'elle n'a pas de sens", accuse dans le journal Le Monde l'ancien président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, candidat à sa succession, même si Renaissance ne l'a pas réinvesti, lui préférant un candidat LR.
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Emmanuel Macron "a pris le risque, inutile et dangereux, que la crise politique larvée qui abîme notre pays depuis des années devienne une crise avérée. Dans ce cas, il faut redouter que nous ne soyons plus capables d'en maîtriser les conséquences, que les fractures du pays s'enveniment et que l'action publique soit paralysée", craint-il.
Lutte ouvrière et NPA-Révolutionnaires présentent des candidats
Deux partis d'extrême gauche, Lutte ouvrière et le NPA-Révolutionnaires, ont annoncé mardi présenter chacun de leur côté des candidats pour les élections législatives anticipées - 550 pour LO et 79 pour le NPA. "Aux élections législatives du 30 juin, Lutte ouvrière sera présente dans 550 circonscriptions sur 577", écrit sur X l'ancienne candidate à la présidentielle de LO Nathalie Arthaud, qui sera elle-même candidate dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis, face au député LFI sortant Bastien Lachaud.
Le NPA - Révolutionnaires annonce lui "présenter des candidatures dans 79 circonscriptions". Mais en raison des délais très courts entre la dissolution de l'Assemblée et la tenue des nouvelles élections, le parti trotskyste n'a pu "imprimer et acheminer les bulletins de vote et professions de foi que dans 29 circonscriptions". Dans les autres, ils appellent à soutenir LO.
Jean-Marc Ayrault soutient le Nouveau Front populaire
Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre de François Hollande, a apporté mardi son soutien au Nouveau Front populaire, en dépit des "désaccords parfois profonds (qui) subsistent", invoquant le danger de l'extrême droite "aux portes du pouvoir". L'ancien pensionnaire de Matignon, désormais président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, a dénoncé dans un communiqué la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de dissoudre l'Assemblée nationale le soir même des élections européennes.
Attal pointe chez Bardella un "refus d'obstacle" pour Matignon
Gabriel Attal a pointé mardi chez Jordan Bardella, pressenti pour entrer à Matignon en cas de succès du Rassemblement national aux législatives, un "refus d'obstacles" quand il demande la majorité absolue pour gouverner, avec un programme qui n'est qu'"approximations ou reniements".
"On voit depuis quelques jours que, s'agissant de Jordan Bardella, il y a de moins en moins de programme et de plus en plus de conditions. Ça commence à ressembler à un refus d'obstacle", a affirmé sur franceinfo le Premier ministre, qui mène la campagne du camp présidentiel à ce scrutin des 30 juin et 7 juillet.
Il était interrogé sur les propos du patron du parti d'extrême droite disant dans Le Parisien que "pour gouverner, (il) a besoin d'une majorité absolue". "La réalité, c'est qu'au Rassemblement national, on le voit, tout est approximations ou reniements", a ajouté Gabriel Attal, en y voyant une posture "très politicienne".
Un triple fiché S candidat sous la bannière Nouveau Front Populaire, selon nos informations
C’est une candidature qui soulève beaucoup de questions. Raphaël Arnault, le leader du groupuscule d’extrême gauche La Jeune Garde est candidat dans la 1ere circonscription du Vaucluse, à Avignon. Une investiture surprise annoncée il y a quelques jours par le Nouveau Front Populaire concernant ce militant antifasciste de 29 ans. Selon une information Europe 1, ce proche de Jean-Luc Mélenchon a trois fiches S. Trois fiches de sûreté émises par trois services de renseignement différents : la DGSI, le Renseignement territorial et la DRPP et la Préfecture de police de Paris. >> Tous les détails dans notre article
Sur Europe 1, Jordan Bardella appelle les Français à lui donner la majorité absolue
Le président du Rassemblement national et eurodéputé, Jordan Bardella, était l'invité de la Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Laurence Ferrari, celui qui souhaite devenir Premier ministre appelle les Français à lui donner une majorité absolue pour pouvoir "changer les choses". "Je n'envisage pas d'être le collaborateur d'Emmanuel Macron", ajoute-t-il. "Je dis au peuple Français : il y a une occasion historique d'inverser le cours de l'histoire, de changer la politique dans notre pays et de changer de cap. Mais pour cela, j'ai besoin d'avoir une majorité absolue et donc je n'envisage pas d'être le collaborateur du président de la République", poursuit Jordan Bardella sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews.
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Et il prévient : "Si nous sommes en situation de majorité relative, comme c'est le cas dans le pays depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022, alors, le Premier ministre ne peut pas agir. Je ne vais pas vendre aux Français des mesures ou des actions que je ne pourrai pas mener. Je leur dis la vérité, mais pour agir, j'ai besoin d'une majorité absolue", conclut-il.
Une instabilité politique qui entraine dans son sillon une instabilité économique ?
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