Législatives anticipées : Anne Hidalgo accuse Emmanuel Macron de «gâcher la fête» des JO avec la dissolution

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avec AFP , modifié à
La patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé mercredi qu'il y aurait "probablement des manifestations dans les rues" si son parti remportait les élections législatives, et a accusé par avance "l'extrême gauche" d'en être "responsable". De son côté, Anne Hidalgo a accusé Emmanuel Macron de gâcher la fête olympique avec la dissolution de l'Assemblée nationale. Suivez l'évolution de la situation en direct. 
L'ESSENTIEL

En tête dans les sondages, qui lui prédisent une majorité relative voire absolue au soir du 7 juillet, le parti d'extrême droite s'attend à voir sa victoire contestée. "Si pour notre plus grand malheur l'extrême gauche gagnait ces élections législatives il n'y aurait pas une manifestation dans les rues. Si nous gagnons les élections législatives, alors oui, probablement, il y aura des manifestations dans les rues, c'est donc l'extrême gauche qui est responsable de cela", a déclaré Marine Le Pen sur France 2.

Les informations à retenir : 

  • Si le RN gagne les législatives, Marine Le Pen redoute des manifestations de l'extrême gauche
  • Laurent Nuñez annonce que la police se prépare en cas de débordements
  • Le député Aurélien Pradié quitte Les Républicains, un parti "mort" selon lui
  • Marine Le Pen s'attend à "des manifestations" de "l'extrême gauche" si le RN gagne
  • François Hollande se voit jouer un rôle en cas de blocage à l'Assemblée nationale

JO-2024 : Hidalgo accuse Macron de "gâcher la fête" avec la dissolution

Emmanuel Macron prend le risque, en provoquant une "élection décidée au pied levée" si proche des Jeux olympiques, d'"abîmer ce beau moment" et de "gâcher la fête", accuse la maire de Paris Anne Hidalgo, mercredi dans un entretien à Ouest-France. La dissolution soudaine de l'Assemblée nationale annoncée par le chef de l'Etat le 9 juin au soir doit déboucher le dimanche 7 juillet sur la définition d'un nouvel équilibre au Palais Bourbon. La couleur du gouvernement qui en ressortira, à moins de trois semaines de la cérémonie d'ouverture des JO, demeure incertaine.

"Dans un geste de maltraitance des Français, le Président gâche la fête", a dénoncé l'édile socialiste auprès du quotidien régional. "C'est le rassemblement de l'humanité autour du sport. Pourquoi abîmer ce beau moment avec cette élection décidée au pied levé, sans consulter personne?", déplore-t-elle. "Ma responsabilité (...) (est) de tout mettre en oeuvre" pour que les Jeux soient "un moment de concorde, de célébration et non de violence", souligne Mme Hidalgo.

Si les résultats des élections permettaient au Rassemblement national, en tête dans les sondages, et à Jordan Bardella, d'accéder à Matignon, ce dernier ne serait sur "aucune photo" avec l'élue socialiste, prévient Mme Hidalgo. "Le Premier ministre n'a aucun rôle dans l'organisation et le déroulement des Jeux olympiques", justifie l'édile. D'ici là et quoi qu'il ressorte des législatives, Anne Hidalgo se veut rassurante quant à la tenue des JO: "Paris est prêt pour accueillir ses Jeux et la fête olympique".

"Tout est déjà organisé, tout le monde est à son poste", assure de son côté le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans un entretien au Parisien mercredi. Selon lui, "il n'y aura pas de difficulté particulière, à moins que quelqu'un décide de remettre en cause cette organisation ou n'accorde pas sa confiance aux préfets, aux policiers ou aux gendarmes."

"L'extrême gauche (qui) depuis toujours agit par la violence"

Une réponse aux propos d'Emmanuel Macron, qui a renvoyé dos à dos les "deux extrêmes" en début de semaine, affirmant que les programmes du RN comme du Nouveau Front populaire à gauche mènerait "à la guerre civile".

"Ça voudrait dire que des gens dans notre pays n'accepteraient pas les résultats des élections ?", a réagi Mme Le Pen, jugeant que "le président de la République devrait plutôt appeler à respecter la démocratie".

Selon elle, c'est "l'extrême gauche (qui) depuis toujours agit par la violence". "Ils attaquent les meetings, ils pourrissent les manifestations sociales et maintenant, ils se mettent à manifester contre le résultat des élections. Ils vont faire quoi demain ? Ils vont prendre le Capitole ?", a-t-elle ajouté, en référence à l'assaut du Parlement américain en 2022 par des partisans de Donald Trump — pourtant eux-mêmes d'extrême droite.

La police se prépare en cas de débordements, assure Nuñez

Les forces de l'ordre se préparent à gérer d'éventuels troubles à l'ordre public à l'issue du premier et du deuxième tour des élections législatives anticipées, a assuré mercredi le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.

Invité de France Inter, Laurent Nuñez a précisé que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin réunissait dans la matinée les responsables de la police et de la gendarmerie notamment pour évoquer cette question.

"On se prépare à gérer toutes les configurations. On peut avoir des manifestations de voie publique qui peuvent dégénérer. On s'y prépare", a-t-il expliqué. Le préfet de police a rappelé que le soir des élections européennes, il y avait eu à Paris "des manifestations" suivies de "déambulations sauvages où il a fallu faire intervenir la force pour éviter des dégradations".

"Les manifestations elles-mêmes n'ont pas entraîné de troubles à l'ordre public", a insisté Laurent Nunez. Quant à l'hypothèse d'une persistance de troubles politiques durant les Jeux olympiques, et notamment lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, le préfet de police a rappelé qu'"un effectif conséquent (de forces de l'ordre)" serait déployé en Ile-de-France: "45.000 policiers et gendarmes, sans compter les 10.000 militaires de l'opération Sentinelle".

Le député Aurélien Pradié quitte Les Républicains, un parti "mort" selon lui

Le député sortant Aurélien Pradié annonce mercredi qu'il quitte Les Républicains, un parti qu'il décrit comme "mort" qui "n'est plus capable de parler aux Français", assurant se présenter aux législatives sous l'étiquette de son micro-parti "Du courage". Dans un entretien à La Dépêche, le député du Lot de 38 ans, qui a constamment critiqué la ligne de son parti depuis que ce dernier est présidé par Éric Ciotti, affirme que "30 candidats dont 10 sortants" se présentent également sous les couleurs de son parti.

"Ce qui compte, c'est que les idées ne meurent pas", a-t-il insisté, promettant, s'il est réélu le 7 juillet d'être "un député à l'origine de quelque chose de nouveau". "Nous avons plus que jamais besoin de gaullisme car aujourd'hui, plus personne ne trouve sa place dans notre pays", explique-t-il. Il promet néanmoins que son objectif n'est pas de rejoindre la majorité présidentielle car "on ne règle pas les problèmes avec ceux qui ont contribué à les créer". "Le macronisme a abîmé le pays car il a été incapable de changer la vie des Français", estime-t-il.

Candidat pour présider LR en 2022, il avait obtenu un poste de numéro 2 de la part d'Éric Ciotti au vu de son bon score. Il en avait été démis deux mois plus tard après s'être vivement opposé à la reforme d'Emmanuel Macron portant l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Aurélien Pradié avait ensuite fait partie des 19 députés LR qui avaient voté une motion de censure contre le gouvernement.

Marine Le Pen s'attend à "des manifestations" de "l'extrême gauche" si le RN gagne

La patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé mercredi qu'il y aurait "probablement des manifestations dans les rues" si son parti remportait les élections législatives, et a accusé par avance "l'extrême gauche" d'en être "responsable". En tête dans les sondages, qui lui prédisent une majorité relative voire absolue au soir du 7 juillet, le parti d'extrême droite s'attend à voir sa victoire contestée.

"Si pour notre plus grand malheur l'extrême gauche gagnait ces élections législatives il n'y aurait pas une manifestation dans les rues. Si nous gagnons les élections législatives, alors oui probablement il y aura des manifestations dans les rues, c'est donc l'extrême gauche qui est responsable de cela", a déclaré Mme Le Pen sur France 2. 

Une réponse aux propos d'Emmanuel Macron, qui a renvoyé dos à dos les "deux extrêmes" en début de semaine, affirmant que les programmes du RN comme du Nouveau Front populaire à gauche mènerait "à la guerre civile". "Ça voudrait dire que des gens dans notre pays n'accepteraient pas les résultats des élections ?", a réagi Mme Le Pen, jugeant que "le président de la République devrait plutôt appeler à respecter la démocratie".

François Hollande se voit jouer un rôle en cas de blocage à l'Assemblée nationale

L'ancien président socialiste François Hollande, candidat aux élections législatives en Corrèze, estime qu'il aura un rôle particulier à jouer dans la nouvelle Assemblée nationale s'il n'y a pas de majorité claire. Dans le cas d'une "Assemblée ingouvernable, je pense que le rôle de personnalités comme moi, compte tenu des fonctions que j'ai occupées, sera de trouver des solutions", a-t-il déclaré mercredi dans un entretien à BFMTV.

L'ex-chef de l'Etat, qui se présente sous les couleurs de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, a énuméré les différentes hypothèses qui pourraient selon lui découler de ces élections anticipées des 30 juin et 7 juillet: majorité RN, majorité de gauche, ou absence de majorité.

"S'il n'y a pas de majorité, vous savez que la Constitution sur l'article 12 fait qu'il ne peut pas y avoir donc de retour vers les électeurs avant un an. Qu'est ce qu'on fait pendant un an? On laisse le pays aller à vau-l'eau ?", s'est-il interrogé. Il a donc appelé à trouver des "solutions" car "il faut quand même que des décisions soient prises". "On verra à ce moment là ce qu'il conviendra de faire, d'aller chercher un chef du gouvernement qui puisse, sur un programme minimal, faire avancer le pays", a-t-il ajouté.