Il y a des symboles qui ne trompent pas. À sa droite, sur la photo de fin de son meeting près de Nancy, Laurent Wauquiez a convié Nadine Morano, élue locale ancienne sarkozyste. Mais dans le même temps, il a demandé ce jeudi soir à d'autres ralliés, comme des ex-juppéistes, de figurer à ses côtés. En substance, voilà le message porté par Laurent Wauquiez : "je rassemble".
De Séguin à Pasqua. Auprès des quelques journalistes présents pour sa première sortie depuis le dépôt de sa candidature à la présidence des Républicains, mercredi, le favori de la campagne a joué la carte de l'apaisement : "Ce que j'aime, c'est mettre tout le monde ensemble. Il y a une période, dans notre famille politique, où on avait pas peur des gens qui étaient différents mais qui avaient du tempérament, comme Philippe Seguin ou Charles Pasqua."
"Ras-le-bol des immigrés". Dans la salle, on est plutôt Pasqua que Seguin. "Ça ne me dérange pas", explique Chantal à propos du flirt de cette frange droitière des Républicains en direction du Front national. "De toute façon, il faut bien se dire que les gens qui votent à l'extrême droite sont des gens qui en ont ras-le-bol des immigrés. Moi je ne vois pas pourquoi on leur donne tout, et quand je vais me refaire les dents, je suis obligée d'en payer la moitié."
Morano vante la civilisation française. À la tribune, Nadine Morano incarne cette droite qui n'a plus peur de traiter les thèmes habituellement abordés par le FN. "Nous, ce qu'on veut, c'est récupérer les électeurs. Lorsqu'on fera respecter l'autorité, la sécurité, la civilisation française, quand on aura fait ce boulot là, les gens n'iront plus voter Front national", lance-t-elle avant que Laurent Wauquiez ne se lance dans une anaphore avec "Ici, c'est la France" en guise de démarrage de campagne axée sur l'identité. Une envolée sur les clochers dans les campagnes plus tard, et le ton des prochaines semaines est donné.