Alain Juppé a donné jeudi soir son deuxième grand meeting dans la course à la primaire à droite, à Villeurbanne, tout près de Lyon. Il a réservé ses coups, non pas à Nicolas Sarkozy mais à François Hollande dont il a dénoncé "l’amateurisme". Il a aussi voulu clarifier sa position sur l’identité, un thème cher à son rival.
Le thème de l'islam. A l’heure où Nicolas Sarkozy accuse Alain Juppé de préparer une alternance molle et d’attirer les électeurs de gauche à la primaire, le maire de Bordeaux change de braquet. "Je ne tergiverserai pas, je ne reculerai pas, je serai inflexible", a-t-il affirmé devant ses partisans. Dans son discours, son projet d’identité heureuse a soudain disparu. "Les mosquées qui diffusent des messages de haine et de refus de l’intégration seront fermées. Le financement des lieux de cultes devra être assuré par les musulmans eux-mêmes. Les imams devront prêcher en français, qu’ils sachent ce que 'liberté, égalité, fraternité' veut dire", martèle le candidat sous les applaudissements de l'audience.
Ferme et libéral. Alain Juppé s’adresse à la droite sans formule choc mais avec un discours ferme et libéral. "On laissera les entreprises négocier la durée du travail dans le dialogue social et par accords d’entreprises", assure-t-il avant d’égrainer ses intentions : "baisse du coût du travail, réforme du marché du travail, notamment clarification des conditions dans lesquelles une entreprise peut rompre un CDI".
Lui qui parait souvent imperturbable prouve ainsi qu’il sait réagir aux attaques et parler au camp d’en face au moment idéal