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Invitée d'Europe 1, la vice-présidente du parti Les Républicains s'interroge sur l'influence des Etats-Unis dans la décision d’Emmanuel Macron de frapper le régime de Damas.
INTERVIEW

Le président de la République s'est peut-être un peu avancé. Assurant dimanche soir avoir convaincu les Etats-Unis de rester investis dans la crise syrienne, ses propos ont finalement été démentis par un communiqué de Washington, expliquant que la position américaine sur ce dossier n'avait jamais changé. "Emmanuel Macron est un peu l’héritier de François Hollande qui avait voulu frapper en Syrie, et qui était seul. Est-ce que c’est Emmanuel Macron qui a réussi à convaincre Trump ou l’inverse ?", a déclaré mardi Virginie Calmels, vice-présidente du parti Les Républicains, au micro de la matinale d'Europe 1.

Les preuves françaises. "Emmanuel Macron a expliqué [dimanche soir, ndlr] qu'il a convaincu Donald Trump de rester en Syrie, et finalement Washington a démenti cette information", relève-t-elle. "J'espère que le président de la République n'a pas pris une telle décision sans avoir validé ses preuves", souligne l'adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux.

La Russie, un allié contre Daech. "Quelle est la stratégie poursuivie par Emmanuel Macron derrière ces frappes ? La question maintenant est de savoir quelle est la stratégie sur la scène internationale pour combattre Daech", interroge-t-elle. "Ne va-t-on pas rompre le dialogue avec la Russie ? Il est essentiel que ces frappes ne soient pas vaines et que l'on ne se trompe pas d'ennemis", avertit l'élu, alors même que Moscou, soutien du régime de Bachar al-Assad, a tenté en vain de faire condamner par l'ONU l'attaque conduite samedi par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. "On a tous en tête ce qui s'est passé en Irak, et qu'après la chute de Saddam Hussein, in fine, l'Irak est devenu le berceau de l'Etat islamique. Sur ces questions, il faut approfondir et avoir un peu plus de vision stratégique par rapport à ça", ajoute-t-elle.

L'ambition militaire du président. "Si on entraîne la France sur des terrains d’opérations internationaux, il faut en avoir les moyens", estime encore Virginie Calmels, qui rappelle aussi que les augmentations budgétaire dans la loi de programmation militaire sont, "pour l'essentiel", postérieures au quinquennat d'Emmanuel Macron.