À seize mois de l'élection présidentielle de 2022, certains placent déjà leurs pions. Yannick Jadot est de ceux-là : l'eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts était samedi dans un centre d’hébergement d’Emmaüs, à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne. Alors que la crise sanitaire du coronavirus rend difficile la possibilité de faire campagne, l'écologiste, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles investit le terrain de la crise sociale.
Dans ce centre d’hébergement de la région parisienne, Yannick Jadot échange avec le directeur général d’Emmaüs Solidarité et écoute le témoignage d’un ancien sans-abri. "Il y a des personnes qui sont dans des situations absolument insupportables", a-t-il expliqué. "Il y a des solutions et ne pas plus aider ces solutions est une faute politique extrêmement lourde".
Le "confort" d'Hidalgo
L’écologiste ne mâche pas ses mots à l'encontre du gouvernement : "Sur cette question de la pauvreté, le gouvernement agit un peu sous pression parfois, quand ça devient vraiment trop visible. Mais structurellement, il n’a pas envie." Yannick Jadot, qui défend l’instauration d’un RSA pour les jeunes ou de chèques alimentaires, reproche notamment à l'exécutif de ne pas penser la sortie de crise : "Ce gouvernement a raté les masques, il a raté les tests, il a raté la vaccination. Aujourd’hui, l’immense inquiétude c’est qu’on rate la sortie de crise, du point de vue économique et social."
Avec @yjadot@EPierreMarie et @David_Belliard visite du centre d’hébergement @EMMAUSolidarite, où travaille l’équipe de maraude du bois de Vincennes. À Paris il y a 4000 sans-abris ! Nous avons besoin de logement social en PLAI pour construire les parcours d’insertion. pic.twitter.com/GZNt4KWRGU
— Anne Souyris (@annesouyris) January 16, 2021
Accompagné de plusieurs élus écologistes, alliés d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, comme David Belliard et Anne Souyris, Yannick Jadot en a profité pour tacler sa potentielle rivale à gauche : "Il y a une forme de confort à se dire que la social-démocratie de niveau au pouvoir serait bien rassurant. Je pense qu'on a changé d'époque, l'heure de l'écologie a sonné." Yannick Jadot réinvestit le terrain, bien décidé à ne pas attendre sans rien faire la primaire écologiste prévue dans neuf mois.