Le parquet de Paris a élargi son enquête préliminaire pour "abus de confiance" à Jean-Luc Mélenchon pour l'utilisation présumée illégale qu'il faisait de ses assistants parlementaires européens, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Le parquet a joint le signalement de l’eurodéputée Front national Sophie Montel à l’enquête préliminaire déjà en cours contre d'autres élus du MoDem, des Républicains et du PS, a-t-on précisé, confirmant une information du Parisien.
Jean-Luc Mélenchon a déclaré mardi, lors de son point de presse hebdomadaire à l'Assemblée nationale où il a été élu en juin dernier, n'avoir rien à se reprocher. "Aucun de mes assistants n'a jamais exercé aucune responsabilité politique ni à l'intérieur du Parti de gauche, ni pour La France insoumise", a-t-il déclaré. "Jamais aucun de toute la période du Parlement européen. Donc je ne sais pas pourquoi on me cherche noise", a déclaré le dirigeant de La France insoumise.
Trois des ex-assistants de Mélenchon visés. L'accusation qui vise notamment des parlementaires du MoDem à Strasbourg, ce qui a entraîné le départ du ministre de la Justice François Bayrou, est d'avoir fait financer par l'UE le salaire de personnes travaillant en fait au niveau national. Jean-Luc Mélenchon, ainsi que trois de ses ex-assistants, sont visés par cet élargissement de l'enquête initialement ouverte le 22 mars. "Nous poursuivons notre logique de rupture avec le deux poids, deux mesures dont était victime le FN avec cette affaire de soupçons d’emplois fictifs sur les attachés parlementaires des députés européens du parti, a déclaré Sophie Montel au Parisien.
Un préjudice à près de 5 millions d'euros. "Jean-Luc Mélenchon se présente comme un chevalier blanc, toujours prompt à donner des leçons aux autres. Aujourd’hui il est président d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, et un adversaire politique. Pourquoi la justice ne se pencherait-elle pas sur ses anciennes pratiques au Parlement européen comme elle le fait pour nous ?", demande-t-elle. Marine Le Pen a été mise en examen le 30 juin dernier pour abus de confiance dans le dossier des assistants parlementaires européens du Front national. Le Parlement européen estime à près de cinq millions d'euros le préjudice qu'il a subi du fait de ce système. Le FN dénonce depuis le début de la procédure une instrumentalisation de la justice à des fins politique.