Ils vont avoir des choses à se dire. Emmanuel Macron retrouve mercredi matin le chef d'état-major des armées autour de la table du conseil restreint de Défense. La question du maintien en poste du général de Villiers est toujours posée après ses critiques sur les économies réclamées cette année au monde militaire. La semaine dernière, en pleines festivités du 14-Juillet, le président l'avait alors sèchement recadré.
Pierre de Villiers est "ulcéré". Après quelques jours, rien n'est oublié, rien n'est apaisé. D'un côté, on trouve un militaire qui estime que sa confiance a été trahie. De l'autre, un président qui pense que son autorité a été bafouée. L'entourage du général Pierre de Villiers explique que c'est une question de "parole donnée", car Emmanuel Macron avait promis de sanctuariser le budget de la Défense. Le général avait, dans le huis clos de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, émis de sérieuses réserves au sujet des 850 millions d'euros d'économies réclamées cette année aux armées, jugeant la trajectoire budgétaire "non tenable". Pierre de Villiers est "ulcéré", raconte un proche. "C'est un militaire, ce n'est pas un petit politicien qui cherche une gamelle", balaye-t-il.
Des comptes à rendre. Emmanuel Macron, lui, n'accepte pas que ses arbitrages budgétaires soient discutés. Ses proches soulignent que ce serrage de vis est "nécessaire" pour tenir les engagements de la France. Des sources haut placées au gouvernement laissent entendre que le chef d'état-major devra rendre des comptes, et estiment que le président ne peut pas accepter cette forme "d'insubordination". Le tête-à-tête de mercredi matin suffira-t-il à apaiser les tensions ? Rien n'est moins sûr.