Un réaménagement plutôt qu'un remaniement. Voilà comment, au sommet de l'État, on qualifie l'entrée au gouvernement de Jean-Paul Delevoye et de Jean-Baptiste Djebbari, annoncée mardi par Europe 1. Avec l'arrivée du premier pour porter la réforme des retraites et celle du second à la tête du portefeuille des Transports, ce sont donc 37 membres du gouvernement qui assisteront mercredi au séminaire gouvernemental de rentrée autour d'Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Un remaniement qui a notamment pour but "d'aider les ministres", comme l'explique Michaël Darmon, éditorialiste politique d'Europe 1.
L'entrée de Jean-Paul Delevoye, pressentie depuis longtemps, va notamment permettre au haut-commissaire à la réforme de pouvoir la défendre devant le Parlement. "Il est l'homme de la négociation et de la concertation. Il a piloté, organisé et structuré cette réforme", rappelle Michaël Darmon. "Maintenant, il va porter la concertation, la négociation, la pédagogie à l'intérieur du gouvernement". Avec cette arrivée au gouvernement, l'ancien ministre chiraquien bénéficiera de "moyens", ainsi que d'"une autorité nouvelle", tout en pouvant siéger au Conseil des ministres, indique encore l'éditorialiste d'Europe 1. Enfin, sa nomination "permettra de soulager Agnès Buzyn, déjà bien occupée par la question des urgences".
La nomination de Djebbari, "un signal donné à la majorité"
Moins connu, Jean-Baptiste Djebbari, 37 ans, hérite lui du portefeuille des Transports, auprès de la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne. Et le jeune macroniste, pilote professionnel de ligne, connaît bien le sujet, rappelle Michaël Darmon. "Il s'occupe beaucoup des transports à la SNCF, et a été très présent sur la réforme de la SNCF", indique-t-il. L'élu a aussi pour lui de venir du Limousin, "une région très enclavée, qui a beaucoup d'enjeux" du point de vue des transports, explique-t-il encore, décrivant "un signal donné à la majorité".
"Emmanuel Macron avait parlé de 'réaménagement' pour aider les ministres et non pas de 'remaniement'. Il passe à l'acte", conclut Michaël Darmon.