Les mesures étaient attendues, quatre mois après les émeutes urbaines qui ont secoué la France l'été dernier après la mort de Nahel. C'est dans un amphithéâtre de La Sorbonne, devant des maires qui ont fait face à ces violences, que la Première ministre Élisabeth Borne a dévoilé jeudi le plan anti-émeutes du gouvernement. Parmi les annonces principales, une enveloppe de 100 millions d'euros va être débloquée pour permettre la réparation des bâtiments touchés. Europe 1 détaille les mesures à retenir de ce plan gouvernemental.
Les principales informations :
- 100 millions d'euros débloqués pour la réparation des bâtiments touchés
- Un encadrement par des militaires sera envisagé pour certains jeunes délinquants
- Policiers, magistrats et personnels sociaux seront déployés ensemble dans certains quartiers
100 millions d'euros débloqués pour la réparation des bâtiments touchés
Élisabeth Borne a annoncé jeudi "une enveloppe de 100 millions d'euros" pour "aider à la réparation et la reconstruction" des bâtiments touchés par les émeutes au début de l'été, "en complément de l'indemnisation des assurances". "Nous sommes à vos côtés", a assuré la cheffe du gouvernement lors d'un discours aux maires présentant les mesures gouvernementales pour répondre aux violences urbaines survenues après la mort du jeune Nahel à Nanterre.
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Un encadrement par des militaires sera envisagé pour certains jeunes délinquants
Un "encadrement de jeunes délinquants par des militaires" allait être envisagé après les émeutes qui ont embrasé la France en juin dernier. En détaillant les mesures que le gouvernement compte prendre pour lutter contre les violences urbaines, Élisabeth Borne a ajouté que les parents, "séparés ou non", seraient "responsables financièrement des dommages causés" par un enfant mineur.
"Nous proposerons au Parlement que des stages de responsabilité parentale ou des peines de travaux d'intérêt général puissent être prononcées à l'encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs", a-t-elle aussi indiqué.
Policiers, magistrats et personnels sociaux seront déployés ensemble dans certains quartiers
Élisabeth Borne a annoncé jeudi la mise en place de "Forces d'actions républicaines" qui doivent "concentrer dans un quartier" des moyens "en matière de sécurité, mais aussi pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales", avec des premiers déploiements à Besançon, Valence et Maubeuge d'ici à la fin de l'année.
La Première ministre, qui s'exprimait devant des maires pour présenter des mesures destinées à répondre aux violences urbaines du début de l'été, reprenait une proposition du candidat Macron de 2022 qui entendait que ces "forces d'action républicaines" composées de policiers, d'officiers de police judiciaire, de fonctionnaires des finances, de personnels éducatifs et travailleurs sociaux, contribuent à sécuriser les quartiers.
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La cheffe du gouvernement a également annoncé "un nouveau plan national de lutte contre les stupéfiants", "matrice de toutes les délinquances" et "cause de nombreuses violences", afin notamment d'"améliorer le recouvrement" des amendes forfaitaires pour les consommateurs. Élisabeth Borne a par ailleurs proposé de "donner la possibilité aux polices municipales d'accomplir certains actes de police judiciaire", sous le contrôle des parquets et pour les maires qui le souhaitent.
Responsabilisation des parents de délinquants
Elisabeth Borne a également prôné une plus grande responsabilisation des parents de délinquants mineurs, avec "des stages de responsabilité parentale" et des peines de travaux d'intérêt général pour les parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.
"Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs et leurs parents devront payer à des associations de victimes", a ajouté la Première ministre, en disant vouloir en outre s'assurer que lorsqu'un mineur "a causé des dégradations, les deux parents - qu'ils soient séparés ou non, qu'ils vivent avec leur enfant ou non - soient responsables financièrement des dommages causés".