La sénatrice LR Joëlle Garriaud-Maylam a partagé mercredi un "déjeuner de travail" à l'hôtel Meurice, a-t-elle confirmé vendredi à l'AFP, plaidant de son bon droit, après avoir été épinglée par Mediapartdans la continuité de la polémique sur les "dîners clandestins". La sénatrice représentant les Français de l'étranger estime n'avoir "rien à se reprocher", malgré le contexte de crise sanitaire, confirmant avoir déjeuné, pour un "rendez-vous professionnel", avec un client de l'hôtel, Christian Kälin, "avocat zurichois de passage à Paris", selon Mediapart.
"Un déjeuner de travail servi en espace privatif"
"Dans ce cas précis, il s’agissait donc d’un déjeuner de travail, non dans la salle de restaurant, mais servi en espace privatif par le room service, ce qui est parfaitement autorisé dans le respect du protocole sanitaire", indique la sénatrice. Interrogée, Franka Holtmann, directrice générale de l'hôtel Le Meurice, a confirmé ces déclarations. "C'était un client de l'hôtel qui séjourne chez nous, et qui visiblement a eu une visite dans sa suite. Nous n'avons pas d'autres déjeuners ou dîners que ceux servis par le room service aux clients qui séjournent chez nous", a-t-elle dit.
"Nous ne servons pas dans les salons, ils sont tous fermés", a assuré Franka Holtmann. "Si la sénatrice a parlé d'un salon, ce devait être le salon d'une suite. D'après ce que je sais, il n'y a aucune contrainte par rapport au service via le room service". "Si j'ai un client dans une suite qui reçoit quelqu'un pour travailler et commande quelque chose au room service, on ne va pas lui demander ce qu'il mange lui-même, ou s'il y a quelqu'un d'autre : cela ne nous regarde pas. C'est leur vie privée, c'est totalement légal", a poursuivi la directrice du palace.
"Nous serions vigilants si quelqu'un commandait pour cinq personnes"
"Nous serions vigilants si quelqu'un subitement, commandait pour cinq personnes, ce serait autre chose", a-t-elle conclu. La sénatrice a encore précisé que "le déjeuner ce mercredi était le seul moment disponible sur nos agendas respectifs dans les deux jours qu’il passait à Paris". "Le restaurant du Sénat ne permet plus hélas d’inviter des personnes extérieures. La seule solution était un déjeuner de travail frugal dans son hôtel où M. Kälin avait réservé une suite à cet effet. Et c’était parfaitement légal", a-t-elle ajouté.
La sénatrice s'interroge sur le fait que "des données de son agenda électronique semblent avoir été dérobées pour être transférées à Mediapart". Joëlle Garriaud-Maylam a fait l'objet récemment d'un avis du comité de déontologie du Sénat relatif à un signalement de suspicion de harcèlement dénoncée par un collaborateur. Réuni le 25 mars, le Bureau du Sénat a considéré que "si les faits n’étaient pas constitutifs de harcèlement (...), ils révélaient la nécessité que la sénatrice, pour se conformer à ses obligations d’employeur, s'engage pour une durée minimale d’un an dans une démarche d’accompagnement individualisé en matière de management".