Des "déséquilibres importants" ont été constatés dans le temps de parole des partis politiques entre août et octobre, notamment une présence moindre du Front national, une situation qui relève d'une stratégie de communication du FN selon certains médias, a annoncé le CSA jeudi.
La primaire de la droite au centre de l'attention. "Plusieurs services de radio et de télévision (présentent), à ce stade, des déséquilibres importants au regard du principe de pluralisme politique, dus pour une large part à la couverture de l'élection primaire de la droite et du centre", indique le CSA dans un communiqué. En cette période de "précampagne électorale", le Conseil supérieur de l'audiovisuel effectue un relevé mensuel du temps de parole de chaque parti politique, qui doit être réparti de façon équitable entre les différentes formations.
Des déséquilibres "rattrapables". "La plupart de ces déséquilibres sont rattrapables d'ici la fin de la période" fin janvier, souligne le CSA. "Mais certains d'entre eux pourraient l'être beaucoup plus difficilement. Les éditeurs concernés ont été mis en garde sur ce point", ajoute l'institution. Le CSA relève aussi "la faible proportion de temps de parole généralement observée en ce qui concerne le Front National".
À titre d'exemple, RTL a consacré au mois d'octobre 3 minutes au FN contre 57 minutes pour LR, 28 minutes pour le gouvernement et 40 minutes pour le PS, dans ses journaux. Sur la radio France Info, ce temps de parole était de 59 minutes pour le FN, contre 8h50 pour LR, 4h45 pour le gouvernement et 7h45 pour le PS.
Une stratégie du FN ? Certains médias ont indiqué que cette faible proportion "procédait de modalités de communication choisies par cette formation politique", précise le CSA. Le directeur de l'information de France Télévisions, Michel Field, a récemment accusé le FN d'économiser son temps de parole pour le moment pour pouvoir ensuite multiplier les interventions début 2017, juste avant la remise à zéro des compteurs fin janvier, avant le passage à la période de campagne officielle. Il avait alerté le CSA à ce sujet. Fin octobre, la présidente du Front national Marine Le Pen avait fait annuler par son entourage le passage de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen prévu jeudi dans "L'Émission politique" de France 2, jugeant le moment inopportun. "De manière générale, le Conseil demande aux éditeurs de lui faire part des difficultés qu'ils rencontreraient dans la mise en oeuvre de leur politique d'invitations", souligne le CSA.