Eric Woerth, Europe 1, 1280 2:49
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Le député LR de l'Oise, qui répondait aux questions d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, a estimé que "la France est épuisée", et ce malgré le fait "qu'elle n'a pas commencé à faire le moindre effort de réforme".
INTERVIEW

"La France est épuisée avant même d’avoir fait les efforts nécessaires." Voilà le triste constat d'Eric Woerth au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, lundi. "On a besoin de se réformer si on veut continuer à distribuer du pouvoir d’achat, si on veut donner de l’avenir à nos jeunes", estime le député LR de l'Oise. "La France est épuisée politiquement et budgétairement alors qu’elle n’a pas commencé à faire le moindre effort de réforme."

"Le mouvement des 'gilets jaunes' est directement issu des décisions du président de la République." En ce qui concerne le volet politique, Éric Woerth fait évidemment référence à la crise des "gilets jaunes". "Le mouvement des 'gilets jaunes' est directement issu des décisions du président de la République. Il y a une responsabilité directe du gouvernement et du président dans ce qu'il s'est passé", juge-t-il, réfutant l'idée qu'il pourrait s'agir de "la responsabilité de 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans de vie politique française".

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Mais le député LR ne veut surtout pas cautionner les violences qui se reproduisent chaque week-end depuis le début du mouvement. "On voit bien qu’il y a un ras le bol complet vis-à-vis ces rendez-vous hebdomadaires avec la violence" que "le gouvernement doit maintenant faire cesser" : "Ça n'a plus grand chose à voir avec le mouvement naissant des 'gilets jaunes'. (...) Ce n’est pas parce que l’on porte un gilet jaune que l’on en revêt les revendications." "La démocratie doit se défendre et elle doit gagner", martèle-t-il.

"Il y a une vraie panique qui se transforme par des décisions impossibles." La contestation des "gilets jaunes" a finalement poussé Emmanuel Macron à débloquer 11 milliards d'euros pour tenter d'atténuer la crise, et ce malgré le fait que la France affiche le déficit budgétaire le plus élevé de la zone euro. "Il y a une vraie panique qui se transforme par des décisions impossibles", analyse l'ancien ministre du Budget, pour qui "aujourd'hui, il n'y a plus de marge de manœuvre".

"C’est un sujet absolument gigantesque pour notre pays. Il faut qu’on se redonne des marges de manœuvre" mais "la lutte contre les déficits publics est devenue quelque chose de secondaire", déplore Éric Woerth, qui s'est amusé à reprendre un dicton célèbre de Nicolas Sarkozy : "La France doit travailler plus pour gagner plus."