Eric Woerth : "j'ai eu le sentiment d'une instruction à charge"

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JUSTICE - Le député UMP revient sur l'affaire Bettencourt, au lendemain de sa relaxe prononcée dans ce dossier, jeudi par le tribunal correctionnel de Bordeaux.  
TÉMOIGNAGE

Au terme d'un feuilleton judiciaire de cinq ans, Eric Woerth est définitivement blanchi dans l'affaire Bettencourt. L'ancien ministre du Budget a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Bordeaux d'"abus de faiblesse" et de "trafic d'influence" dans ce dossier. Le député-maire UMP de Chantilly revient sur cette affaire au micro d'Europe 1. 

"Ça change la vie, ça la plombe aussi". Ça la plombe aussi"Cinq ans c'est très long. C'est plus de 10% de la vie active de quelqu'un. Et en même temps, c'est passé à toute vitesse, parce que j'ai accumulé les bonnes et les mauvaises nouvelles, les accusations et de temps en temps un peu de rayons de soleil. Donc ça change la vie. Ça la plombe aussi. C'est compliqué à vivre, il faut vraiment une famille solide avec beaucoup d'amis autour", confie Eric Woerth, interrogé par Thomas Sotto sur l'épilogue de cette affaire. 

 
Eric Woerth : "La campagne de presse infuse...par Europe1fr  

"Je serai le dernier à critiquer la justice" mais... "Je serai le dernier à critiquer la justice", assure-t-il. "Au-delà de l'affaire Bettencourt, quand je regarde l'affaire de l'hippodrome de Compiègne, qui m'a irrité au plus au point, c'était un dossier vide dans lequel j'ai obtenu un non-lieu. Pendant ces cinq ans, cela m'a beaucoup occupé. Quand je vois que l'on passe quatre ans pour un dossier comme celui-là, que l'on regarde dans le détail, la justice fait bien son travail, c'est son droit, et en même temps, est-ce bien nécessaire ?", interroge l'ancien ministre. 

..."l'instruction est souvent à charge". Je pense que la question qui se pose est celle de l'instruction, qui est normalement à charge et à décharge. Et très souvent, en tout cas c'est le sentiment que j'ai eu personnellement, c'est que l'instruction est souvent à charge, en tout cas celle que j'ai vécu", confie Eric Woerth. "On ne peut pas vraiment s'expliquer (pendant l'instruction, Ndlr) quand on commence à vous auditionner. C'est une idée qui est peut-être déjà préconçue dans la tête du juge. Pourquoi ? Parce qu'il y a une très longue campagne de presse qui infuse ceux qui instruisent les affaires". 

"Je ne vais intenter d'action. J'ai eu un formidable avocat, Me Jean-Yves le Borgne et j'ai passé cinq ans avec la justice, je n'ai pas envie de continuer".