Bernard Squaricini fait partie de la longue liste de personnalités françaises dont le nom apparaît dans l’affaire Pegasus. Le Monde et un consortium de médias internationaux ont révélé que près de 60.000 personnes dans le monde entier ont été ciblés par ce logiciel espion, commercialisé par une entreprise privée israélienne. Et c’est bien cela l’enseignement majeur de cette affaire, selon l’ancien directeur des Renseignements intérieurs. "Aujourd'hui, avec ce procédé commercial, tous les pays peuvent l'acheter. C'est là la différence", a analysé sur Europe 1 l’ex-directeur de la DCRI.
"Avant, c'était l'apanage des États les plus puissants qui bénéficiaient d'énormes moyens techniques", a-t-il insisté. "Aujourd'hui, le moindre pays faible, mais avec un peu de ressources, peut acheter pour des sommes qui ne sont pas aussi énormes ce type de procédé."
"Un problème déontologique, éthique et de contrôle après-vente"
"Sous-traiter à travers des entreprises privées, c'est là où se pose un problème déontologique, éthique et de contrôle après-vente", s'est aussi alarmer Bernard Squarcini. "Il faut se prémunir et adopter des dispositifs de contre-mesures de riposte."
L'ancien directeur général de la police note également un autre changement. "On voit également que l'influence politique est devenue quand même un sujet dans le domaine du contre-espionnage en activité, avec les fake news et l'intrusion de phénomènes et d'actions déstabilisatrices au moment des élections" , a-t-il souligné. "Tout ceci est à prendre en compte au plus haut niveau de l'Etat, en créant des programmes dédiés spécifiques de prévention et de riposte."