Est-ce qu’on peut être député européen... en passant le plus clair de son temps à Paris ou dans sa circonscription ? C'était la tentation de bon nombre d'eurodéputés français ces dernières années. Mais pour les élections de mai prochain, les règles changent : cumuler un mandat local ou régional avec un mandat européen sera impossible. Un vrai casse-tête pour de nombreux responsables politiques qui vont devoir choisir. "D’autant que cette année, pour la première fois pour des européennes, on a quasiment tous les chefs de partis qui ont un poste soit à l’Assemblée nationale. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, c’est le cas de Marine Le Pen au Rassemblement national . Et on a même Laurent Wauquiez qui est président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Donc tous vont vouloir conserver ce poste national parce que la difficulté quand on est à Bruxelles, c’est qu’on n’a pas de visibilité ! Le député Alain Lamassoure m’a confié une formule très marrante : lui, il dit que quand on arrive à Bruxelles, on entre carrément dans une période de ‘chasteté médiatique’ !", résume Virginie Riva, du service politique d'Europe 1.
Pour être un bon eurodéputé, la recette est simple. Règle n°1 : il faut connaître ses dossiers. Et pratiquer savoir pratiquer l'art du compromis, rappelait sur notre antenne Isabelle Ory, la correspondante permanente d'Europe 1 à Bruxelles. Or le compromis, ce n'est pas une spécialité française... "En France, on est beaucoup plus dans ‘opposition contre majorité’, c’est beaucoup plus frontal. Alors que là, il faut savoir négocier. Si on pense à Rachida Dati, Brice Hortefeux, ce sont des gens qui ont une compétence nationale, qui savent être très visibles mais qui à Bruxelles ont plus de difficultés à faire le job", décrypte Virginie Riva.
Tête de liste, qui choisir ? Pour les prochaines européennes, les partis sont donc en plein casse-tête des candidatures, notamment pour les têtes de liste ! "Le bon profil, c’est quelqu’un de solide mais qui ne va pas faire d’ombre aux patrons de partis. Pourquoi ? Parce que les règles du jeu changent pour ces européennes : on passe d’un scrutin régional à un scrutin national. Ça veut dire que la campagne va avoir une résonance majeure ! Et du coup, ça devient un tour de chauffe avant l’élection présidentielle. Alors, celle qui a bien compris ça, c’est Ségolène Royal. Elle se pose la question de sa candidature. Elle pourrait être tête de liste d’une liste de gauche élargie. Parce que ça lui permet de tester sa popularité avant la présidentielle !", analyse encore Virginie Riva. Les élections européennes, c'est le 26 mai 2019 !