Et si Manuel Valls ou Emmanuel Macron se présentaient à la présidentielle de 2017 à la place de François Hollande ? Les rumeurs vont bon train depuis que le Premier ministre pourrait mettre sa démission dans la balance en cas de renoncement de François Hollande sur la réforme du travail. Et quant à Emmanuel Macron, il s’apprête à lancer son association en vue de 2017, un mouvement à mi-chemin entre un laboratoire d’idées et un parti politique. Une information révélée par l’Obs mercredi.
Vers une candidature en 2017 ? 56% des Français pensent que Manuel Valls incarne une gauche moderne et progressiste, selon un sondage BFMTV paru ce matin. Mais pour autant, peut-on envisager une éventuelle candidature du Premier ministre aux élections présidentielles de 2017 ? Pour Lynda Asmani, lobbyiste en relations internationales, invitée d'Europe 1 jeudi matin, c'est assez "peu probable", tout comme une candidature d'Emmanuel Macron. Et quand bien même il serait question de leur candidature, elle ne comprend pas que ce débat ait lieu tant que le président François Hollande est encore en exercice. "Nous sommes le seul pays où alors que nous avons encore un président en exercice, nous sommes en train de chercher des candidats qui ne le sont pas et qui, à mon avis, ne sont pas en situation de l’être. L’avenir nous le dira. Le fait qu’Emmanuel Macron lance un mouvement est tout à fait sain. Il a envie de compter dans le débat et il est populaire. Honnêtement je ne crois pas qu’il se prépare à la présidentielle de 2017", estime Lynda Asmani.
Pas question donc, pour elle, pour le moment d'entendre parler de Manuel Valls ou d'Emmanuel Macron car elle "pense que le président de la République est en situation de se représenter, tant qu’il ne dit pas s’il se représente, il ne faut pas extrapoler. Et des gens comme Valls ou Macron qui ne sont pas férus du terrain, je ne les vois pas se présenter".
"Ils se préparent à quelque chose". Le militant socialiste et consultant en communication Hugo Baillet, invité d'Europe 1 jeudi, n'est lui, pas aussi catégorique. "Je pense que tous les deux se préparent à une chose : c’est que la courbe du chômage ne va pas s’inverser et que donc François Hollande n’ira pas aux élections présidentielles de 2017", assure-t-il tout en admettant qu'il sera difficile d'être crédible pour le Premier ministre et le ministre de l'Economie dans le cas d'une candidature en 2017. "Si François Hollande est candidat à l’élection présidentielle, Manuel Valls ne pourra pas tenir un discours cohérent pour mettre en place une politique différente car il a été Premier ministre pendant presque trois ans. Et Emmanuel Macron, c’est un bébé de François Hollande, c’est lui qui l'a formé à la politique et il ne tuera pas son père à cette élection", affirme-t-il en effet.
Mais Hugo Baillet l'admet, la donne pourrait changer du tout au tout dans le cas où François Hollande ne se représenterait pas en 2017. "Si François Hollande décide de ne pas être candidat alors toutes les portes sont ouvertes. Valls et Macron, qui sont en conflit idéologique et politique pourraient se dire 'il me faut la place pour ne pas la laisser à l’autre'. Ils se préparent donc à l’éventualité que François Hollande ne se représente pas. Ils vont donc commencer leur campagne et battre le pavé", assure-t-il ainsi.
"Valls est cramé". Les deux invités d'Europe 1 s'accordent également à dire que la candidature d'Emmanuel Macron serait bien plus crédible que celle de Manuel Valls car comme l'affirme Lynda Asmani, "c’est quand même compliqué d’avoir été Premier ministre de François Hollande et de s’en désolidariser ensuite". Un avis partagé par Hugo Baillet qui s'explique, "dans le sondage BFM d'aujourd'hui, seuls 23% des Français jugent que la politique de Manuel Valls produit des résultats. Donc si Manuel Valls se positionne en successeur de François Hollande, dans la supposition où le président de la République ne se présente pas en 2017, je pense qu’il est cramé !".