État palestinien : Macron favorable à une reconnaissance à un «moment utile» mais pas sous le coup de «l'émotion»

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Le président français Emmanuel Macron a répété mardi que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un "sujet tabou" mais qu'elle devait intervenir "à un moment utile" et pas sous le coup de "l'émotion".

Alors que l'éventuelle reconnaissance d'État palestinien par la France a agité, ce mardi, l'Assemblée nationale, le président de la République, Emmanuel Macron, a répété que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un "sujet tabou" mais qu'elle devait intervenir "à un moment utile" et pas sous le coup de "l'émotion". 

"Il n'y a pas de tabou pour la France et je suis totalement prêt à reconnaître un Etat palestinien mais (...) je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Meseberg, près de Berlin. "Je ne ferai pas une reconnaissance d'émotion". 

"Une réponse minable et politicienne"

Dans l'hémicycle, Sébastien Delogu s'est levé pendant la séance de questions au gouvernement pour agiter le drapeau palestinien, après une intervention d'une autre députée de la France insoumise, Alma Dufour, sur l'offensive israélienne à Rafah. La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé un comportement "inadmissible" et a suspendu la séance. Le bureau de la chambre basse du Parlement a immédiatement proposé d'exclure le député des Bouches-du-Rhône pour 15 jours de séance, en raison du "tumulte" provoqué. La sanction, la plus lourde possible, a été aussitôt validée par les élus

 

Interrogé à l'Assemblée, peu avant cet incident, le Premier ministre a esquivé la question. "Oui ou non, le gouvernement français va-t-il enfin reconnaître l'État de Palestine ?", a demandé la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Châtelain. Gabriel Attal n'a pas répondu, accusant l'élue d'"appeler à un cessez-le-feu" à Gaza "sans appeler clairement" à la "libération" des otages. Or Cyrielle Châtelain avait entamé son intervention en rappelant que les écologistes se joignaient "à la demande de libération des otages retenus par les terroristes du Hamas". Elle a déploré ensuite "une réponse minable et politicienne" du chef du gouvernement, alors que les esprits commençaient déjà à s'échauffer.