Le médecin hospitalier et maire de La Garenne-Colombes, Philippe Juvin, était l’invité d’Europe Matin mercredi. Le candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle 2022 estime qu'"être élu et professionnel est un avantage". Philippe Juvin a en effet travaillé comme médecin hospitalier au cœur de la crise sanitaire du coronavirus. Il a présenté son projet pour réformer les hôpitaux, en pleine crise sanitaire du coronavirus. "Nous avons un système de santé, nous y mettons beaucoup d’argent mais cet argent ne va pas aux soins, il va en partie à une immense bureaucratie", assure Philippe Juvin.
"A l’hôpital, il y a presque autant d’emplois administratifs que de médecins. Je pense qu’une des pistes c’est que la santé soit confiée aux régions", avance le candidat à la primaire de la droite. Avant d’ajouter : "l’expérience montre que quand vous décentralisez de l’Etat central vers les collectivités et les communes, les choses sont mieux faites, mieux adaptées au terrain et finalement les euros qui sont pris dans la poche des Français sont mieux utilisés".
Et pour lui, il y a urgence à donner plus de moyens aux hôpitaux. "Je vois la réalité du terrain. Je n'ai pas besoin de sondages pour connaître ce que pensent et ce que vivent les Français aujourd'hui. Nous avons un système hospitalier qui n'est pas assez dimensionné et qui en plus de ça, est un système qui est incapable d'amortir les chocs", poursuit Philippe Juvin.
Il faut "apprendre de nos erreurs"
Le médecin hospitalier rappelle que "le Covid a été une révélation" mais que les lits manquaient déjà pendant les épidémies de grippes saisonnières. "Tous les hivers, on fait dormir 100.000 personnes sur des brancards la nuit aux urgences parce qu'on n'a pas de lits", confie-t-il. Mais pour lui, il faut "apprendre de nos erreurs". "L'infaillibilité de la décision politique, ça n'existe pas. Nous faisons des erreurs. Nous en avons fait il y a un an et je m'aperçois qu'on continue à les reproduire", avance-t-il.
Depuis 15 ans, les moyens des hôpitaux ont constamment été réduits. Pendant les mandats de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, plus de 70.000 lits ont été supprimés. L'élu LR Philippe Juvin était même l'un des artisans du programme de santé de Nicolas Sarkozy. Mais il botte en touche : "la droite n'est plus au pouvoir depuis 10 ans, elle peut avoir changé".