Benoît Hamon, fondateur du mouvement Générations, a affirmé dimanche ne pas vouloir faire des européennes de mai "seulement un référendum contre Macron", en référence au mot d'ordre de Jean-Luc Mélenchon, mais s'en saisir aussi pour "lever des passions positives". "Votons pour nos valeurs, pas toujours 'contre'", a exhorté l'ancien candidat PS à la présidentielle dans une interview au Journal du dimanche.
"Pour mettre le droit à l'avortement dans les conditions d'adhésion." "Pour une taxe robot au niveau européen, pour mettre le droit à l'avortement dans les conditions d'adhésion, pour une dotation universelle minimum qui sera le premier pas vers un revenu universel", a-t-il énuméré. "Etre anti-Macron, c'est bien. Inventer l'après-carbone, c'est mieux", a-t-il insisté.
Des divergences sur l'Europe avec Mélenchon. Interrogé sur la compatibilité de ses idées sur l'Europe avec celles de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, Benoit Hamon a admis qu'elles "divergent fortement". "Je ne ferai pas courir à la France le risque de quitter l'Europe", a-t-il notamment assuré. "Surtout, je veux lever des passions positives, pas faire seulement un référendum contre Macron. Prenons ce vote au sérieux", a-t-il appelé.
Mélenchon veut "mettre une raclée démocratique" à Macron. Samedi, Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, incité les Français à "mettre une raclée démocratique" à Emmanuel Macron aux élections européennes de mai 2019, dans son discours de rentrée à Marseille. Il a aussi promis de faire du scrutin "aussi un référendum anti-Macron". "Je suis partisan de l'union de la gauche et des écologistes, pas de la stratégie populiste", a encore lancé Benoit Hamon à l'adresse de patron de la France insoumise.
Hamon souhaite "tendre la main à tous". Alors que Yannick Jadot, tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts, rechigne à une liste commune avec Générations, bien que le débat semble encore ouvert en interne, Benoit Hamon a dit "tendre la main à tous". "Chaque invective entre nous est un point donné à Macron ou à (Matteo) Salvini", le vice-Premier ministre italien d'extrême droite, a-t-il plaidé. "Chacun sait qu'une liste unie propulserait l'écologie politique en tête de cette élection", a assuré l'ancien député des Yvelines.
Sera-t-il lui même candidat au scrutin européen, alors que son mouvement doit se prononcer à l'automne sur la question ? "Je ne me déroberai pas", a-t-il répondu, en invoquant la défense de "valeurs fondamentales" telles que "l'Europe, l'égalité, l'écologie".