Européennes : ces trois options pour la tête de liste LREM

Le nom de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, revient régulièrement pour prendre la tête de la liste LREM aux européennes. © LUDOVIC MARIN / AFP
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Le parti présidentiel entretient toujours le suspense sur la composition de sa liste et le choix de celui ou celle qui la conduira. Trois options se profilent.

À l'exception du Parti socialiste, qui se débat toujours avec le rassemblement de la gauche, toutes les formations politiques sont en ordre de marche pour les européennes du 26 mai. Toutes ? Non, l'une résiste encore et toujours à la pression du calendrier. La République en marche! n'a pas encore désigné de liste, et encore moins de personnalité pour en prendre la tête. La date limite annoncée était pourtant la fin du mois de février. Le match se joue encore sur quelques noms, qui correspondent à des profils bien définis.

Le pari de la jeunesse et du renouvellement…

Trois options se dessinent pour l'instant. LREM pourrait suivre la tendance impulsée par les autres partis, notamment la France insoumise et le Rassemblement national, en choisissant une tête de liste plutôt jeune et synonyme de renouvellement. Pour tenir tête à un Jordan Bardella de 23 ans et une Manon Aubry qui affiche 29 printemps, sans compter la tête de liste LR, François-Xavier Bellamy, qui n'en a que 33, quoi de mieux qu'un(e) trentenaire, de préférence issu(e) de la société civile comme les deux derniers ? Dans ce cadre, le profil de Brune Poirson se détache. En privé, la secrétaire d'État à la Transition écologique ne cache pas son envie, met en avant le fait que sa fonction l'emmène déjà très souvent à Bruxelles pour des négociations. "Je trouve que ce serait un bon choix", abonde l'un de ses collègues au gouvernement.

 

Mais un autre nom surnage depuis quelques jours : celui d'Agnès Buzyn. Un peu plus âgée, la ministre de la Santé aurait pour elle le symbole de s'engager dans le sillage de celle qui fut sa belle-mère, Simone Veil, première femme présidente du Parlement européen. Surtout, il s'agit de l'un des membres du gouvernement issu de la société civile qui a bien négocié son virage en politique et pourrait représenter, face notamment à un Jordan Bardella, une candidature ouvertement progressiste et pro-européenne. Enfin, l'hématologue de formation ne cache pas son intérêt pour les sujets européens. "J'ai voté pour le président de la République en partie, en grande partie, pour son combat européen", a-t-elle dit mardi sur RTL, tout en qualifiant les rumeurs de sa candidature de "spéculations".

…ou celui de l'expérience ?

S'il peut être intéressant pour LREM, le profil d'Agnès Buzyn pose néanmoins une difficulté. La ministre de la Santé manque de réseaux au niveau européen. Une personnalité plus chevronnée pourrait lui être préférée. "Après tout, il peut être malin de prendre le contrepied des autres et de proposer quelqu'un d'expérimentée", souffle un membre du gouvernement. "Le renouvellement, cela passe par les idées et l'ensemble de la liste." Jean-Yves le Drian a un temps été mentionné, mais ces dernières semaines, c'est bien la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, qui revient souvent dans les discussions.

Diplomate de carrière, celle-ci sera indéniablement à l'aise avec les sujets européens complexes. "Sa technicité serait très utile", convient le même qui chantait les louanges de Brune Poirson. "Mais je ne sais pas si elle le veut vraiment." Les récentes déclarations de Nathalie Loiseau semblent indiquer que oui. Depuis plusieurs mois, la ministre se montre très offensive vis-à-vis de Marine Le Pen, dont le parti a été désigné comme adversaire numéro un aux européennes par Emmanuel Macron. Le 24 février dernier, la présidente du RN, critiquée par l'ancienne diplomate, répondait même sur Twitter : "C'est bon Nathalie, on a compris que tu voulais être tête de liste aux européennes, n'en fais pas trop quand même !" Vendredi dernier, sur CNews, Nathalie Loiseau s'est dit "bien sûr" prête à débattre avec Marine Le Pen au sujet de l'Europe. Reste qu'au gouvernement, certains la jugent "trop techno" pour porter la liste LREM.

Et s'ils étaient plusieurs ?

Reste donc une option entre les deux : faire comme LR, qui a immédiatement vendu un trio à la tête de sa liste plutôt que la seule personnalité de François-Xavier Bellamy. Cela permettrait à LREM de jouer sur la complémentarité des profils plutôt que de chercher indéfiniment un mouton à cinq pattes. La jeunesse de l'un(e) pourrait être compensée par l'expérience de l'autre.

S'agira-t-il d'un duo, d'un trio ou d'un quatuor ? L'ex-conseiller de Macron à l'Élysée détaché sur la préparation des européennes, Stéphane Séjourné, planche activement sur le sujet. Et à la fin, ce sera de toute façon au président de la République de trancher.