Les européennes approchent à grand pas et la majorité s'active. La République en marche avance dans la composition de sa liste, l'état-major de la campagne est en place. Pour le premier scrutin depuis 2017, rien n'est laissé au hasard et l'exécutif veille au grain.
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Vers une liste élargie
Un déjeuner récent à l’Élysée a fixé les grands principes : Emmanuel Macron est persuadé que la liste qui rassemblera le plus arrivera en tête. D'où la possibilité après des débats internes d’une liste élargie, multi-étiquette, soutenue par le parti majoritaire. Il devrait notamment y avoir des candidats du MoDem - trois ou quatre, des membres d'Agir, dont certainement le conseiller du Premier ministre Gilles Boyer. Comme à chaque étage de la majorité on retrouve des points de frictions entre l’aile droite et l’aile plus à gauche.
Autre enjeu : l’espace politique pour gagner des voix. Il sera du côté des écologistes selon les dirigeants de la campagne. D'où les nombreuses discussions avec des personnalités et des élus Verts qui pourraient rejoindre la liste. Cela peut concerner la députée européenne Karima Delli ainsi que Pascal Durand, élu européen et co-fondateur du mouvement Europe Écologie-Les Verts. Et puis il y a les amis de Jean-Louis Borloo : les radicaux de Laurent Hennart vont-ils rejoindre la liste ? Auquel cas il faudra faire de la place : selon les sondages actuels , la liste de la majorité peut tabler sur 17 élus.
Alors reste la question la tête de liste : si la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson cache à peine son envie de mener la bataille, rien n’est acté. Les noms de Laurence Tubiana et même de Michel Barnier circulent toujours. L’idée est de prendre le contre-pied des têtes de listes jeunes et inexpérimentées désignées dans les autres partis avec une personnalité de poids, afin de montrer l’intérêt de la France pour le projet européen.
Un vote couplé à un référendum ?
Par ailleurs, la majorité se penche aussi sur l'éventuel référendum national qui pourrait avoir lieu le 26 mai, même jour que les élections européennes. Un scrutin a priori contradictoire avec les enjeux européens. C'est un des arguments avancés par ceux qui, autour du président, pensent que cela peut brouiller le message. Mélanger une question liée à des sujets intérieurs avec les enjeux européens, cela pourrait rendre la campagne illisible et risquerait d'irriter les partenaires européens.
À l’inverse, ceux qui s’inquiètent de la faible participation possible pour le scrutin européen voient dans le référendum un carburant pour booster le vote. Emmanuel Macron a confirmé que cette réflexion existe mais ça n’est pas encore décidé, dit-il. "Prudence", dit-on a tous les étages du pouvoir. Mais la question se pose, alors que le président critique volontiers ceux qui ne donnent pas d’informations précises : pourquoi focaliser à son niveau l’attention sur un débat non tranché ? L’avenir de l’Europe et la traduction politique du grand débat sont deux questions suffisamment cruciales pour mériter chacune leur campagne et leur jour d’isoloir, au nom de la clarté du pouvoir.