La discorde continue chez Les Républicains. Selon le dernier baromètre des élections européennes OpinionWay pour Europe 1, CNews et le JDD, si le Rassemblement national caracole en tête des intentions de vote, les Républicains sont à la peine. La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy stagne depuis plusieurs semaines aux alentours des 7%. En milieu de semaine, le parti présidé par Eric Ciotti avait fait parler de lui avec un tweet publié sur les réseaux sociaux.
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"Je pense que le parti LR"
"Message de service à l'Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF (obligation de quitter le territoire français, une mesure administrative, NDLR)", pouvait-on lire ce jeudi sur le compte du parti LR, réagissant à la liste de biens à restituer par la France transmise lundi par Alger. La journée a tourné au règlement de compte en interne.
"Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l'histoire des Républicains. Aucun calcul électoral n'autorise à insulter un pays et son peuple, quelles que soient les divergences qui nous opposent", a écrit Xavier Bertrand jeudi soir sur X. "Je pense que le parti LR est mort parce qu'ils sont trop bêtes pour comprendre ce qui se passe. Ils sont d'une bêtise cosmique", a déclaré Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’Éducation nationale, lors du Grand Rendez-Vous.
"Ils pouvaient construire un programme"
Pour lui, les membres du parti LR auraient dû passer un deal lorsque le camp présidentiel n’a pas obtenu la majorité absolue lors des dernières élections législatives en 2022. "Ils pouvaient construire un programme sur les sujets qui importent à la droite républicaine, c'est-à-dire sur l'immigration, sur la sécurité, sur la dette publique et sur l'éducation par exemple", a rapporté l’ancien ministre sous Nicolas Sarkozy.
"À la place, ils n’ont pas voulu et ils ont simplement dit qu’ils ne voulaient pas être les supplétifs d’Emmanuel Macron, alors qu’ils ont fini par le devenir", a-t-il ajouté. Deux ans après l’échec cuisant à l’élection présidentielle où Valérie Pécresse n’avait pas réussi à dépasser les 5% (4,7%), et l’occasion manquée des législatives, Luc Ferry estime que le parti a laissé passer sa chance. "Ils pouvaient revenir, ils pouvaient avoir un premier ministre à Matignon. Ils pouvaient avoir une quinzaine de ministres", insiste le philosophe. "Pour moi, c'est foutu. C'est comme le Parti socialiste, c'est mort", a conclu Luc Ferry.