L'une des figure du Parti socialiste belge, l'ancien ministre-président de la Wallonie Paul Magnette, a indiqué vendredi renoncer à conduire la liste PS française aux élections européennes, une hypothèse que les socialistes français avaient suggérée ces dernières semaines.
"J'ai dû indiquer à Olivier Faure que, pour des raisons personnelles, je devais décliner sa proposition, qui m'honorait : je suis candidat à ma réélection comme maire de Charleroi en octobre prochain", déclare Paul Magnette dans un entretien au Monde, expliquant par ailleurs qu'il entend "jouer un rôle" politique dans son pays, tant pour les européennes, que les régionales et les législatives - toutes programmées au printemps 2019.
Une proposition qui avait suscité l'étonnement chez les socialistes français. Début août, Paul Magnette avait confié au quotidien belge Le Soir qu'il avait "reçu une proposition du PS français" qui lui proposait "la première place sur leur liste européenne, pas moins". L'information avait provoqué un étonnement certain chez les socialistes français, d'aucuns voyant dans cette proposition un aveu de faiblesse, quand d'autres caciques mettaient en garde contre les socialistes belges, réputés moins européistes et plus souverainistes que leurs camarades français.
Vigoureux opposant au Ceta. Bourgmestre (maire) de Charleroi, grande cité wallonne ravagée par la désindustrialisation, Paul Magnette s'était notamment fait connaître en 2016 en s'opposant vigoureusement au traité de libre-échange entre l'UE et le Canada, le Ceta, menaçant un temps son adoption par la Belgique. "Il est vrai cependant que le dossier du Ceta a illustré la difficulté des socialistes français à suivre un cap déterminé sur un sujet essentiel", estime cet universitaire de 47 ans dans l'entretien accordé au Monde.
"Le parti n'est pas parvenu à réaliser une synthèse sur ce dossier, contrairement à ses homologues allemand ou autrichien", relève-t-il, en pointant par ailleurs "ce drame bien français du poids excessif des personnalités", responsable selon lui en partie du déclin du PS français. Interrogé sur la personnalité qui pourrait incarner l'avenir de la gauche européenne, le maire de Charleroi indique "ne pas penser" qu'il "doive venir de la Commission", qui, selon lui, porte "l'image d'un 'establishment' eurobruxellois très clos".