Le Rassemblement national a annoncé jeudi avoir saisi la justice en référé après que le maire de la commune du Thor, dans le Vaucluse, où le RN comptait tenir samedi son premier meeting en province pour les élections européennes, a finalement refusé de lui louer la salle des fêtes. "Nos responsables ont engagé un référé parce que le maire n'a aucune raison de nous avoir autorisé la salle puis de nous l'avoir retirée (...), d'autant que les forces de l'ordre indiquent qu'il n'y a pour elles aucun problème d'organisation et de maintien de l'ordre", a déclaré la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen en marge de ses vœux à la presse, au siège de son parti à Nanterre, en confirmant une information de France Inter.
Une salle "trop petite" et mal située. La décision du tribunal administratif de Nîmes sur ce référé est attendue vendredi. Selon France Inter, le maire de la commune aurait été informé de cette réunion la semaine dernière seulement. De même, toujours selon Inter, il estime que la salle des fêtes du village est "trop petite" et mal située, "dans un cul-de-sac, sans parking, ni grillage", d'où sa proposition au RN d'utiliser l'auditorium voisin. Problème : cet auditorium est la propriété du Conseil départemental du Vaucluse, comme l'a confirmé le président de l'assemblée départementale, Maurice Chabert (LR). Et il est géré, suite à une convention, par une association, Arts Vivants en Vaucluse, "qui ne peut l'utiliser que pour des événements culturels".
"Mon meeting aura lieu". "Il m'est impossible de louer cet auditorium sans faire adopter une nouvelle convention par les élus", a insisté Maurice Chabert. "Or il faut au moins cinq jours pour pouvoir organiser un vote", a-t-il précisé, soulignant que "jamais cette salle n'a été louée à un parti politique". Cette réunion publique de samedi, à laquelle doit participer Marine Le Pen, est supposée être la première en province depuis le lancement de la campagne pour les européennes du RN dimanche. "Mon meeting aura lieu même s'il faut que je le fasse dans la rue", a assuré la chef du RN.
"L'euro est un boulet" mais en sortir n'est "plus une priorité". "Incontestablement, l'euro est un boulet pour la France" et mais en sortir n'est "plus une priorité", a répété jeudi Marine Le Pen, en plaidant pour un changement de gouvernance monétaire de l'Union européenne, lors de ses vœux. "Si on change la gouvernance" monétaire et "qu'on voit que c'est suffisant pour permettre à l'économie française de remonter les handicaps qui ont été créés par la monnaie, on gardera la monnaie. On est pragmatiques, on n'est pas idéologues", a dit la présidente du RN. Si la sortie de l'euro n'était "plus la priorité (du) combat politique", comme le RN en avait convenu après la présidentielle 2017, Marine Le Pen préfère que le pays retrouve d'abord sa souveraineté frontalière, économique et budgétaire.