La nouvelle tête de liste LREM, l'ex-ministre Nathalie Loiseau, donne un meeting samedi en banlieue parisienne. L'enjeu, pour elle, sera de dépasser son image de technocrate pour redynamiser les troupes macronistes.
Nathalie Loiseau donne samedi le coup d'envoi de la campagne de La République en marche! et de ses alliés pour les élections européennes, lors d'un meeting en banlieue parisienne visant à catalyser l'enthousiasme des troupes macronistes pour l'ex-ministre peu connue. Elle doit démontrer aux 3.000 personnes attendues aux Docks de Paris, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) sa capacité à dépasser son image de technocrate et endosser les habits d'une tête de liste.
Reprendre la main. "Chez les militants, on ressent l'envie de faire campagne", assure-t-on au siège du parti présidentiel. Reste donc pour LREM et ses alliés à reprendre la main, alors que la conférence de presse pour annoncer les trente premiers noms de la liste, mardi, jugée terne et brouillonne, a suscité la circonspection. Sur la forme, à Aubervilliers, on promet un grand raout qui doit renouer avec l'ambiance de la campagne présidentielle d'il y a deux ans, sur fond de remix de l'hymne européen. Le Premier ministre, Édouard Philippe, ainsi que plusieurs ministres seront présents, mais ne prendront pas la parole.
Bernard Guetta ouvre le bal. Sur le fond, Nathalie Loiseau et ses troupes doivent décliner leurs propositions autour de l'idée de "retrouver la maîtrise de son destin en Europe", dans la droite ligne de la tribune d'Emmanuel Macron parue début mars dans la presse européenne. Le président y déclinait une batterie de propositions pour relancer l'UE, de la remise à plat de Schengen à la création d'une banque pour le climat. Le journaliste Bernard Guetta (numéro huit sur la liste) doit ouvrir les festivités à 15 heures, avec un propos sur les nationalistes au pouvoir en Europe.
"Tous des Européens convaincus". Les autres candidats prendront ensuite la parole en binôme, une réponse aux critiques des oppositions sur le manque d'homogénéité de la liste. "Ce qui nous rassemble, c'est que nous sommes tous des Européens convaincus, des Européens exigeants, sûrement des Européens impatients, et sûrement pas des 'euro-béats'. Nous avons tous une histoire avec l'Europe", avait déjà répondu Nathalie Loiseau, mardi. La tête de liste doit prendre la parole en fin de meeting, après une intervention de son numéro deux, l'écologiste Pascal Canfin, ancien membre des gouvernements Ayrault, ancien député européen EELV, ancien directeur du WWF France, et considéré comme une prise de guerre par LREM.
Afficher l'unité. Le meeting doit encore afficher l'unité entre LREM et ses alliés, après que la liste a été composée dans la douleur. Si le MoDem de François Bayrou s'estime satisfait en présentant sept candidats parmi les trente premiers de la liste, le Mouvement radical n'a réussi à en placer que deux (Dominique Riquet, eurodéputé sortant, numéro 16, et Catherine Amalric, numéro 25), de même que pour le parti de centre droit Agir (Fabienne Keller, numéro 7, et Xavier Fournier, numéro 28).
D'ici le 26 mai, "une centaine de réunions publiques doivent avoir lieu dans les territoires", indique-t-on à LREM, ainsi que plusieurs "meetings nationaux". Nathalie Loiseau et ses alliés pourraient également animer un ou plusieurs meetings à l'étranger avant la fin de la campagne. Selon un sondage Elabe diffusé mercredi, la liste LREM aborde l'échéance au coude-à-coude avec celle du Rassemblement national, avec autour de 22% d'intentions de vote.