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Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le philosophe et ancien ministre de l'Éducation nationale, Luc Ferry, se dit favorable à une "Europe à dix, avec un nouveau traité de Rome". Pour lui, l'Union européenne "comme le propose madame Von der Leyen est la pire catastrophe qu'on puisse inventer".

Dans une semaine, les électeurs de toute l'Union européenne sont appelés aux urnes pour les élections européennes. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le philosophe et ancien ministre de l'Éducation nationale, Luc Ferry, est revenu sur la question de l'Europe. Il propose la mise en place d'"une Europe à dix, avec un nouveau traité de Rome".

Selon lui, cette nouvelle configuration pourrait se faire "avec les pays fondateurs et les pays de l'Europe de l'Ouest, qui ont en gros le même niveau démocratique et le même niveau économique pour faire en sorte qu'on ait une tête de série, si je puis dire, où il y ait une harmonisation fiscale et sociale pour qu'on puisse avoir une Europe puissante." En revanche, concernant les 17 autres pays membres, "il n'est pas question de virer qui que ce soit". Pour Luc Ferry, il n'est pas non plus question de créer une armée ou un exécutif européen.

"On n'a pas une Europe commune"

Cette proposition est liée au fait que, pour Luc Ferry, "l'Europe a 37 ou 36, comme le propose madame von der Leyen, c'est la pire catastrophe qu'on puisse inventer. Parce que c'est la désunion européenne, parce qu'il n'y a pas d'harmonie. Et donc, vous aurez du dumping fiscal et du dumping social à tous les niveaux. Et donc les nations s'écarteront", avance l'auteur de La frénésie du bonheur. "Là, on est complètement désunis. Chacun cherche son intérêt particulier, chacun a sa petite nation avec ses problèmes économiques à soi, ses problèmes fiscaux à soi, ses problèmes de sécurité, d'immigration à soi. Et donc, on n'a pas une Europe commune."

L'inquiétude de l'intelligence artificielle

L'ancien ministre de l'Éducation nationale se dit également inquiet de la montée de "l'intelligence artificielle". "Pour l'instant, nous sommes des sous-traitants. Nous sommes une colonie des États-Unis. Si les États-Unis voulaient clouer l'armée française au sol, ils pourraient le faire en un quart d'heure. On dépend d'eux et il faudrait 40 milliards pour qu'on redevienne souverains sur le plan militaire. Je parle de la France, je ne parle même pas de l'Europe, vous voyez ? Donc là, il faut qu'on ait une Europe à dix pour pouvoir investir dans la souveraineté européenne et notamment dans la question de l'intelligence artificielle", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.