Le Front national prendrait-il exemple sur La République en marche! ? Pour les élections européennes de 2019, en tout cas, Marine Le Pen compte bien imiter le parti d'Emmanuel Macron. Alors que LREM veut bâtir un seul et même programme à l'échelle du continent, la présidente du Front national souhaiterait, elle aussi, s'allier aux autres partis populistes européens. Et alors que les équipes du président français rencontrent peu à peu tous les leaders pro-européens des pays voisins, une tournée des mouvements eurosceptiques est envisagée par les troupes frontistes.
Vers une alliance à la carte ? Cette idée d'alliance transnationale devrait être évoquée par Marine Le Pen samedi, lors d'une réunion publique à Branges, en Saône-et-Loire, dans le cadre de sa tournée des fédérations FN. Mais il va falloir s'accrocher pour la mettre en place. Car chez les populistes, les désaccords sont légion. Les Allemands de l'AFD sont ainsi bien plus libéraux sur le plan économique que le FN, tandis que les Autrichiens du FPÖ veulent rester dans la zone euro. Tant et si bien que, déjà, les équipes de Marine Le Pen revoient leurs ambitions à la baisse. "On pourrait leur proposer un programme à la carte", explique son conseiller et beau-frère, Philippe Olivier. "Certains nous suivraient sur deux ou trois mesures, d'autres sur une dizaine."
Incertitude sur la tête de liste. En réalité, peu importe. Marine Le Pen veut simplement faire passer l'idée qu’elle n'est pas anti-européenne, qu'elle bénéficie de plusieurs alliés et qu'elle a un contre-projet, baptisé "Union des Nations européennes". Reste à savoir qui le portera, puisqu'elle-même ne sera pas tête de liste et que son ancien allié de la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a prévenu qu'il refuserait toute alliance.