La gauche, encore et toujours victime de son incapacité à s'unir ? Elle cumulerait 26,5% des intentions de vote pour les européennes, soit plus que la liste d'Emmanuel Macron (23,5%), ou encore que celle de Marine Le Pen (20,5%), à en croire un sondage Elabe pour BFM TV publié mercredi 23 janvier. Mais, conséquence de l'éparpillement des initiatives, aucune des quatre listes présentées à gauche (par La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, Génération.s et le Parti socialiste) ne parvient à dépasser les 10%.
Interrogé mardi par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, a déploré "la folie de cette gauche qui est en réalité en capacité d'incarner une alternative à Emmanuel Macron mais qui va laisser dans l'élection européenne, si elle continue à se diviser, le monopole de l'alternative à l'extrême-droite".
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Pas d'alliance avec La France insoumise. "Il y a aujourd'hui des forces à gauche qui sont à la fois réformistes, pro-européennes, écologistes et qui devraient se retrouver", soutient Olivier Faure. "Franchement, on en est à signer les mêmes textes, les mêmes tribunes dans les journaux et après, au moment de l'élection, on dit qu'on va y aller de manière séparée. Quel sens ça peut avoir ?", s'agace-t-il. L'écologiste Yannick Jadot et Benoît Hamon, candidat du PS à la dernière présidentielle, ont notamment refusé la main tendue d'Olivier Faure.
Ce dernier tient toutefois à préciser qu'il exclut, dans le cadre de cette élection, un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise. "Il y a une évidence : l'alternative ne peut pas être construite avec Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ? Parce que sur la question européenne nous sommes très éloignés. Je suis pro-européen, il ne l'est pas. Il est au contraire pour un retour à une forme de souverainisme", estime-t-il.
Une personnalité extérieure au PS pour unir la gauche ? Pour donner à la gauche une chance d'exister dans ce scrutin, Olivier Faure se dit prêt à créer une liste d'union dont le leader ne serait pas nécessairement issu des rangs socialistes. "Je suis prêt à ce qu'aujourd'hui nous puissions évoquer cette question, mais je ne veux pas en faire un préalable. Je dis simplement que c'est complètement fou que l'on soit toujours en train de se demandera si ça va être moi ou un autre, à mettre les carrières avant le fond", explique-t-il.
"Il y aura une incarnation mais je suis prêt à discuter, y compris avec les écologistes, de cette question-là. Il n'y a pas de question tabou, mais cela suppose que nous fassions les pas attendus par les Français, c'est-à-dire montrer que nous sommes prêts à aller ensemble à l'échéance européenne", martèle celui qui est également député de Seine-et-Marne.