Marine Le Pen a donné le coup d’envoi des élections européennes pour le Rassemblement national. La présidente du parti frontiste a présenté les 12 premiers candidats de sa liste lors d’un meeting à La Mutualité à Paris, dimanche.
Des ralliements de tous bords. Dans une mise en scène soignée, le slogan de la campagne "On arrive" a été posé en grosses lettres sur la scène. Et aucun logo du RN en vue, comme pour dépasser le parti avec des ralliés affichés en prises de guerre, installés sur la scène aux côtés de Marine Le Pen. Parmi elles, figurent l’ancien ministre sous Nicolas Sarkozy Thierry Mariani, l’ex-député UMP Jean-Paul Garraud ou encore une ancienne élue socialiste. "Nous avons choisi de réunir des personnes au parcours différent, mais qui partagent toutes l’amour de notre pays et font avec nous ce beau rêve européen et français", a lancé Marine Le Pen depuis la tribune.
"Battre Macron". Ces ralliements sont déterminants pour le Rassemblement national, qui entend "battre Macron" lors du scrutin du 26 mai, comme le martèle sa présidente. "Pour la première fois, on peut espérer changer l’Europe de l’Europe, et parce que la politique européenne s’est insinuée dans notre vie quotidienne, on peut changer la France de l’Europe. Ces élections sont l’occasion de prendre Emmanuel Macron sur les deux fronts, en France et en Europe", a déclaré Marine Le Pen, qui entend, en cas de victoire, former une coalition de partis souverainistes, dont plusieurs sont déjà au pouvoir.
"L'enjeu sera clair, il s'agira de battre Macron." Marine Le Pen fixe son cap pour les élections européennes pic.twitter.com/jPZvmdIz5a
— BFMTV (@BFMTV) 13 janvier 2019
"Une réplique de la présidentielle". Alors que les "gilets jaunes" ont mené leur "acte 9" samedi, Marine Le Pen a prévenu le chef de l’Etat : "Si Emmanuel Macron n'a pas la sagesse de changer la politique (ou) de se tourner à nouveau vers le peuple par une dissolution, (...) alors l'arbitrage démocratique devra venir des élections européennes", qui seront "comme une réplique de la présidentielle", selon elle. "Nous sommes tous 'gilets jaunes'", a par ailleurs affirmé Marine Le Pen, qui a gardé ses distances avec ce mouvement défiant la classe politique. Une prudence qui semble avoir payé, le parti étant crédité de 24% d’intentions de vote, devant La République en marche, selon un récent sondage.
Un ton offensif. Le jeune porte-parole du RN Jordan Bardella, 23 ans, désigné tête de liste du parti, a à son tour lancé à la tribune une violente charge contre l’exécutif : "Au soir du 26 mai, je veux que (le ministère de l'Intérieur) Christophe Castaner ait les larmes aux yeux en voyant arriver les résultats (…) Je veux que (le porte-parole du gouvernement) Benjamin Griveaux cherche ses mots sur les plateaux télé pour minimiser la raclée". L’objectif du RN avec ces élections est ainsi clairement affiché : faire des européennes un véritable référendum anti-Macron.