Les dirigeants des principaux partis politiques, à l'exception des Républicains, ont plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour un retour à des listes nationales pour les élections européennes de 2019, qu'ils soient pro ou antieuropéens. Le président a consulté lundi et mardi, l'un après l'autre, 14 responsables politiques sur l'opportunité de revenir à une circonscription nationale en lieu et place des huit circonscriptions (Est, Ouest, Île-de-France…) en vigueur depuis les européennes de 2004.
Rugy parle de "majorité dans les différents courants". "Il semble y avoir une majorité dans les différents courants politiques en faveur de ces listes nationales qui permettent de créer un débat national sur l'Europe", a résumé François de Rugy, président de l'Assemblée nationale, consulté lundi soir par Emmanuel Macron. "La proposition est de revenir à ce qui a fonctionné pendant des années", avant les élections de 2004, a-t-il ajouté.
À gauche, Mélenchon et Laurent favorables à une liste nationale. Reçu mardi, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a jugé que c'était "une bonne chose qu'on en finisse avec la mascarade" de ces "grandes circonscriptions" régionales établies "soit-disant pour rapprocher les élus des électeurs". A contrario, la liste nationale "permet de représenter le peuple français dans une seule circonscription en face de l'Europe", selon Jean-Luc Mélenchon. Sur la même ligne, Pierre Laurent (PCF) a souhaité un scrutin à la proportionnelle "qui permette d'avoir des élus à partir de 3%".
Le Pen hostile à des listes transnationales. Également en faveur de la liste nationale, Marine Le Pen est en revanche hostile à l'introduction de listes transnationales, un souhait d'Emmanuel Macron pour tenir compte du départ des députés britanniques à cause du Brexit. La présidente du FN a en outre espéré que le débat que veut lancer Emmanuel Macron en 2018 avec les "conventions démocratiques" devienne "le grand combat entre l'Union européenne et l'Union des nations européennes que nous souhaitons voir émerger".
Chez LR, Accoyer défend "la proximité" que permet le scrutin actuel. Le seul à défendre le mode de scrutin actuel des européennes a été lundi Bernard Accoyer (LR), pour qui les listes régionales "permettent de garantir la proximité et le lien entre les territoires". Le parti d'Emmanuel Macron, LREM, se prononcera sur la question à l'issue d'"un débat interne", a indiqué son nouveau délégué général Christophe Castaner. Après cette consultation, Emmanuel Macron fera connaître ses propositions sur les européennes à une date qui n'a pas été précisée. Pour le patron du MoDem François Bayrou, autre parti membre de la majorité, a estimé qu'un changement de mode de scrutin était nécessaire "si on veut un débat réel sur l'Europe".