L'ancien ministre de la Culture Jack Lang a estimé lundi sur France Inter que François Hollande avait "manqué de sens de l'humain" dans l'éviction de Fleur Pellerin du ministère de la Culture.
"On vire sans aucun préavis". "Ce qui me choque un peu c'est qu'on vire quelqu'un comme ça, sans aucun préavis d'aucune sorte. Elle a appris ça à la dernière minute", a critiqué le président de l'Institut du Monde arabe (IMA). "Je pense que les rapports humains, ça compte aussi, le respect des personnes. Je n'ai pas trouvé très correcte la façon dont elle a été éjectée", a-t-il poursuivi. François Hollande "est un homme qui montre le plus souvent un sens de l'humain", a-t-il dit. "Il me semble que ce jour-là il a peut-être manqué de ce sens de l'humain", a conclu l'ancien ministre.
Dénonciation de "sièges éjectables". L'ancien ministre a éreinté, plus globalement, la méthode suivie pour mener ce remaniement. "En France, il faut remarquer d'abord une chose, on a un génie particulier : en quelques heures, entre deux portes, on change un gouvernement, d'où le sentiment de replâtrage", a-t-il critiqué. "Plus grave encore, l'instabilité ministérielle : trois ministres de l'Education en trois ans, trois ministres de la Culture en trois ans, trois ministres du Logement en trois ans... Comment conduire des politiques de changement, de transformation alors que les responsables sont sur des sièges éjectables ?", a fustigé Jack Lang.
"Immoralité de certaines personnes". "Plus grave encore, c'est l'immoralité de certaines personnalités qui hier étaient les contempteurs les plus durs du président de la République, notamment sur la déchéance de nationalité, et aujourd'hui s'installent dans leur fonction comme si de rien n'était", a dénoncé Jack Lang, visant notamment Emmanuelle Cosse, nouvelle ministre du Logement et ancienne dirigeante écologiste opposée à l'extension de la déchéance de nationalité.