Le gouvernement a-t-il eu raison de recourir à l'article 49.3 pour faire passer le projet de loi sur la réforme des retraites ? Pour Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, il s'agit surtout d'une erreur. "C'est une arme létale qui tue le débat", a-t-il protesté sur Europe 1, mercredi matin.
"Huit semaines de débat" nécessaires
Le numéro un du PCF a dénoncé l'attitude globale de La République en marche en matière parlementaire. "Ils font de la politique comme les autres. En utilisant le 49.3, ils blessent la République", dénonce-t-il, rappelant que "le Premier ministre a dit qu'il fallait huit semaines de débat. Il aurait pu laisser ces huit semaines de débat."
Pour Fabien Roussel, cette manière de concevoir les institutions est le signe d'un "régime autoritaire par ses méthodes" : "Ils refusent la négociation avec les organisations syndicales, ils ferment le débat à l'Assemblée nationale, ils se moquent des considérations du Conseil constitutionnel. Un régime autoritaire, c'est quand 300 députés La République en marche décident envers et contre tout d'imposer par le 49.3 une réforme qu'une majorité des Français ne veulent pas. (…) Pour nous, le 49.3 ne devrait pas figurer dans la Constitution."
Au lieu du 49.3, Fabien Roussel préconise d'utiliser le référendum "pour sortir de la crise et sortir par le haut". Dans cette République, il y a une démocratie que l'on doit faire vivre, et cette démocratie est aujourd'hui abîmée. Hier, nous avons utilisé les mêmes mots que la droite pour dénoncer l'absence de réponse, l'absence de débat."