Roussel 4:09
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Europe 1 , modifié à
Invité ce dimanche dans le "Grand rendez-vous", le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel est revenu sur les violences à l'encontre des forces de l'ordre ces derniers jours en France. Pour le secrétaire national du PCF, l'objectif reste avant tout de lutter contre "la misère" afin de combattre efficacement "les délinquants" qui attaquent les policiers.
INTERVIEW

Tirs de mortiers contre les forces de l'ordre à Alençon dans l'Orne, guet-apens à Béziers dans l'Hérault, primes pour tuer ou violer des policiers à Savigny-le-Temple en Seine-et-Marne... Les attaques et menaces contre les policiers se multiplient ces derniers jours en France. Une situation inquiétante pour le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, explique-t-il au micro d'Europe 1/CNews/Les Échos : "Il est inadmissible de s'en prendre aux policiers, aux gardiens de la paix. Ces hommes et ces femmes ont besoin d'être soutenu."

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) plaide pour une augmentation significative du nombre d'hommes sur le terrain, grâce à "la création d'une police nationale de proximité avec 30.000 hommes et femmes, statutaires et mieux formés pour que lorsqu'ils interviennent, ils puissent être protégés". Objectif, "reconquérir certains quartiers abandonnés par l'État", explique le député du Nord.

Le candidat à la présidentielle de 2022 souhaite lier cette augmentation d'effectifs à la lutte contre la pauvreté dans les zones sensibles, afin de combattre efficacement la délinquance, expliquant vouloir ainsi "mettre les délinquants, mais aussi la misère en prison". 

"Rupture de confiance"

Si Fabien Roussel soutient les policiers et les gendarmes face à ces attaques répétées, le communiste reste néanmoins attentif aux raisons qui tendent une partie de la population de se méfier de ces fonctionnaires : "Il y a un fossé qui se creuse entre les jeunes et la police. (...) Il y a une vraie rupture de confiance" entre eux, explique-t-il dans Le Grand rendez-vous.

Seulement 53% des 18-30 ans indiquaient avoir confiance en la police en décembre 2020 dans un sondage d'Opinion Way pour 20 minutes, et 80% d'entre eux jugent que "les violences policières sont une réalité". "Il faut pouvoir parler sereinement des violences policières", assure le secrétaire du PCF, qui se dit favorable à la création d'un organisme indépendant pour lutter contre ce phénomène. "On peut soutenir les policiers et dire aussi qu'il y a eu des violences de la part de ces derniers", explique-t-il, avant d'ajouter : "je ne veux pas opposer les deux".