L'exécutif gère-t-il la crise du coronavirus, inédite dans l'histoire récente du pays, comme il le faut ? Pour le député La France insoumise de Seine-Saine-Denis Alexis Corbière, le gouvernement entretient au contraire un "grand flou" dans ses réponses apportées à la société française, notamment sur le maintien de certains secteurs économiques. Et ce à l'heure d'un confinement appelé à se prolonger, selon les dernières recommandations du Conseil scientifique.
"C'est une question que j'ai posée", rappelle Alexis Corbière. "Quelles sont les activités économiques essentielles ? Il n'a pas été défini ce qu'est une activité essentielle", regrette le parlementaire, qui s'est opposé avec son groupe à l'adoption du projet de loi d'urgence sanitaire sur les mesures exceptionnelles face à l'épidémie.
L'essentiel, et "tout le reste doit s'arrêter"
Alexis Corbière déplore par exemple le maintien de l'activité du secteur du bâtiment, souhaité par le gouvernement pour ne pas pénaliser davantage l'économie. Sur les chantiers, "les mesures de sécurité ne peuvent pas être complètement respectées", pointe le député LFI, pour qui "il faut définir ce dont nous avons besoin durant ce confinement et tout le reste doit s'arrêter".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Que sait-on de la durée de vie de l'épidémie ?
> Le point sur l'autorisation de sortie nécessaire pour se déplacer
> Pendant combien de temps sommes-nous contagieux ?
> Comment obtenir un arrêt de travail indemnisé pour pouvoir garder ses enfants ?
Mais Alexis Corbière voit plus loin et demande un "débat", au sortir de la crise, sur la gestion gouvernementale des événements. "Nous portons la revendication de distribution de masques, de possibilité de tester davantage, et en France on a une situation rendue plus difficile en raison de choix politiques", comme par exemple la diminution des stocks de masques.
Selon ce proche de Jean-Luc Mélenchon, l'épidémie de coronavirus est "une crise amplifiée par la crise de notre système économique" : "Il faut aller vers des planifications sanitaires", demande-t-il, face aux "millions de masques progressivement abandonnés" et "l'hôpital public maltraité ces dernières années". "C'est ce monde qui est percuté par le virus, c'est un autre modèle qu'il faut mettre en place", affirme-t-il.