Informer et prévenir, mais sans déclencher de psychose. Voilà l’équation compliquée du gouvernement face au nouveau coronavirus. En première ligne, le ministre de la santé Olivier Véran et son point de situation chaque jour en fin d’après midi, des réunions régulières avec Édouard Philippe et le gouvernement. Le Premier ministre doit d'ailleurs recevoir notamment les chefs de partis jeudi pour évoquer la situation sanitaire.
Chaque mot et chaque image doivent être pesés. Ainsi, l’exécutif ne parle pas d’épidémie à ce stade et insiste sur les moyens mobilisés : hôpitaux, commande de masques, ou encore renforcement des outils de dépistage. "Il faut qu’on montre que tous les préparatifs ont été faits", dit un ministre à Europe 1. Car le risque est aussi politique : l’opposition ne manquerait pas d’attaquer un gouvernement qui n’en ferait pas assez.
"Il ne faut pas qu'on fasse les retraites bis sur le coronavirus"
Édouard Philippe a déjà envoyé une lettre à tous les maires de France, et jeudi matin, il reçoit l’ensemble des chefs de partis représentés au Parlement ainsi que les présidents de groupes parlementaires et des deux assemblées. "C'est une demande, on y répond", souligne-t-on à Matignon. Une façon aussi d’impliquer l’ensemble de la classe politique dans la gestion de cette crise. Un ministre avertit : "Il ne faut pas qu’on fasse les retraites bis sur le coronavirus. Cette fois, c'est trop grave".