"Je suis tombé de ma chaise. C'est à se demander s'il n'a pas perdu pied avec la réalité". Voilà la réaction d'un ami du chef de l'Etat après la révélation du voyage de Manuel Valls à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions, samedi dernier. A droite, on raille l'exemplarité présumée du Premier ministre, certains allant même jusqu'a demander sa démission. Invité mercredi matin d'Europe 1, Olivier Falorni, député radical de la Charente-Maritime (ex-PS), a affirmé que Manuel Valls a commis "une erreur, qu'il faut assumer. L'erreur est humaine".
"L'erreur, c'est d'y être allé dans un jet aux frais de l'Etat". L'élu estime cependant que "tout le monde peut commettre une erreur. Il faut simplement la corriger. Il a le droit d'aller voir un match avec ses enfants. Il travaille beaucoup et il a le droit à des moments de détente. Mais l'erreur, c'est d'y être allé dans un jet aux frais de l'Etat. Il aurait dû prendre un avion régulier et personne n'en aurait parlé."
"Il y a eu une erreur de communication manifeste". Interrogé sur les moyens de sortir de cette polémique par le haut, Olivier Falorni pense que cela risque de "devenir le sparadrap du capitaine Haddock, c'est-à-dire une affaire que l'on se traine comme un boulet, comme Sarkozy s'est traîné le Fouquet's pendant tout son quinquennat. Je ne compare pas mais en termes d'image, cela peut être dévastateur alors que cela ne correspond pas au personnage. Il y a eu une erreur de communication manifeste, alors que Manuel Valls est un grand communiquant."
"Qu'il assume les frais de son voyage". Alors que certains à droite demandent la démission, et que d'autres, comme François Bayrou mardi soir sur Europe 1, exigent le remboursement des billets d'avion, Olivier Falorni parle quant à lui de "symbole. Je crois que Manuel Valls doit se rendre compte que ce symbole a choqué les Français et qu'il doit réparer, déjà en assumant son erreur. Comme cela a créé une émotion, moi je dis : qu'il assume les frais de son voyage, comme cela l'affaire sera reglée."
Quant à la réunion entre Manuel Valls et Michel Platini, l'argument officiel du Premier ministre, Olivier Falorni refuse de dire s'il y croit : "joker… Vous répondre, ce serait faire un procès d'intention."