La ministre de l'Énergie Ségolène Royal a mis en garde mercredi les administrateurs d'EDF sur le "coup" qu'ils porteraient à l'entreprise s'ils ne donnaient pas leur feu vert à une nouvelle étape vers la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
"Je mets en garde les administrateurs d'EDF (...) qui porteraient ainsi atteinte à l'intérêt de l'entreprise", qui doit accélérer sa transition vers les énergies renouvelables, a déclaré la ministre sur la chaîne de télévision CNEWS, à la veille d'un conseil d'administration de l'électricien.
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— CNEWS (@CNEWS) 5 avril 2017
"Ce serait un coup porté à EDF". "Ce serait un coup porté à EDF si (...) demain les choses ne se passaient pas correctement", a-t-elle ajouté, estimant que le maintien en vie de Fessenheim mobiliserait des investissements qui "ont mieux à faire dans les énergies renouvelables". "Il y a des manœuvres idéologiques qui ne sont pas à mes yeux conformes à l'intérêt de l'entreprise", a insisté la ministre.
83,10% de capitaux publics. Les administrateurs de l'électricien doivent se prononcer jeudi sur la demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale alsacienne, dans le Haut-Rhin. Or l'incertitude règne encore à la veille de cette réunion. Les six administrateurs salariés s'opposeront à une telle demande, jugeant que la fermeture de la doyenne des centrales françaises serait préjudiciable aux emplois et les six représentants de l'État ne voteront pas, en raison d'un conflit d'intérêts, le groupe étant détenu à 83,10% par des capitaux publics.
Restent six administrateurs indépendants. Mais des questions demeurent sur la position des six administrateurs indépendants. La ministre a rencontré mardi le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy qui lui a "dit que certains administrateurs seraient tentés de remettre en cause leur décision du précédent conseil d'administration pour ajouter de nouvelles conditions", a également déclaré Ségolène Royal à l'AFP.
Fin janvier, les administrateurs avaient en effet approuvé le protocole d'indemnisation d'EDF pour la fermeture de la centrale et ils avaient subordonné la présentation de cette demande d'abrogation à trois conditions, désormais remplies.