Sept mois après son arrivée à la tête de Force ouvrière, Pascal Pavageau va-t-il déjà devoir quitter la direction de la confédération ? Depuis une semaine, le secrétaire général est fragilisé par les révélations sur le fichage par ses proches d'une centaine de cadres FO, révélés par Le Canard enchaîné. Depuis, son avenir aux commandes du syndicat ne cesse de s'assombrir.
"Journée de folie". La question d'un départ se pose clairement, mardi matin, après une "journée de folie", le terme employé par plusieurs responsables de FO joints par Europe 1, lundi. Une journée de folie où tout s'est précipité avec, in fine, la décision contre l'avis de Pascal Pavageau de maintenir la réunion de mercredi matin à Paris de la commission exécutive, la direction élargie de Force ouvrière avec 35 membres.
>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
Les membres de la direction veulent "aller vite". Cette réunion, que Pascal Pavageau voulait repousser à la fin du mois, aura bien lieu, en présence ou non du principal intéressé. Elle devrait déboucher sur la convocation à brève échéance du parlement de FO, la seule instance habilitée à démettre le secrétaire général. "Ou bien Pascal prend l'initiative de partir", confiait lundi soir un membre de la direction élargie, "ou bien c'est le comité confédéral national (le parlement) qui s'en chargera. Mais il faut aller vite", ajoutait cette source. "Ce n'est pas à moi de demander sa démission, mais je ne vois pas comment on peut continuer avec lui aujourd'hui", lâche Dejan Terglav, membre de la commission exécutive.
Le même scénario à FO qu'à la CGT ? Pour les opposants internes de Pascal Pavageau, il s'agit de crever l'abcès et ne surtout pas vivre la situation que la CGT a endurée en 2014 avec l'affaire de l'appartement de Thierry Lepaon. "La CGT ne s’est pas relevée de cette affaire, elle a sombré comme FO dans une ligne dure avec Philippe Martinez qui n’a fait que replier ses troupes sur ses bastions les plus radicaux", analyse l'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré. "La même chose est en train d’arriver à FO." Il y a pourtant urgence à reprendre la main pour le syndicat car, dans moins de deux mois, se tiennent les élections dans la fonction publique, où FO joue très gros.