Michel Barnier au chevet des agriculteurs. Le Premier ministre s’est rendu au sommet de l’élevage vendredi à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Une visite de plus de quatre heures afin de montrer que le gouvernement restait très attentif à la situation des agriculteurs français, après la fronde de l’hiver dernier. Une visite aussi pour rassurer en particulier les éleveurs de moutons, touchés de plein fouet par la fièvre catarrhale ovine (FCO).
"Ça ne sert pas à grand chose"
Vendredi, dans les allées du sommet, Michel Barnier a pris le temps d'écouter la détresse des éleveurs de moutons, touchés par la fièvre catarrhale ovine qui décime leurs troupeaux. Une détresse à laquelle le Premier ministre a tenté de répondre avec le déblocage d'une enveloppe de 75 millions d'euros, immédiatement disponible pour indemniser les éleveurs touchés, et des prêts garantis par l'État pour les exploitations en difficulté.
Mais cela ne satisfait pas Jocelyne, éleveuse de brebis en Haute-Vienne. "Les indemnisations, on va avoir quoi au bout ? Rien, comme d'habitude. Donc les prêts garantis par l'État, il faudra qu'on les rembourse en plus de tous les emprunts qu'on a déjà, donc non, ça ne sert pas à grand chose", déplore-t-elle.
"On va essayer de faire mieux avec moins d'argent"
Insatisfaction aussi des organisations syndicales qui espéraient le double, soit un fonds de 150 millions d'euros. "Ce n'est tout simplement pas possible vu la situation financière de la France", a répondu Michel Barnier. "Ce freinage est indispensable, sinon on va droit vers une crise financière. Et cette crise financière, je veux l'empêcher. Donc, on va essayer de faire mieux ou faire bien avec moins d'argent", a-t-il assuré.
Le Premier ministre a préféré insister sur la nécessité de chercher des mesures de simplification, parfois plus efficaces selon lui et qui ne coûtent rien à l'État.