A la veille de la Fête nationale, l'ancien Premier ministre François Fillon s'adresse à François Hollande. L'ancien Premier ministre a exhorté le président de la République à "déverrouiller la France" qui "se paupérise et recherche sa fierté perdue". Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat, publiée dimanche dans le JDD, François Fillon estime que "la France que vous promettiez de réenchanter va mal. La colère gronde. Entendez-la !".
"La tragédie grecque montre que la menace de la faillite n'est pas abstraite". "Alors que le chômage et la dette atteignent des pics historiques, la tragédie grecque montre que la menace de la faillite n'est pas abstraite", poursuit l'ancien chef du gouvernement qui se désole plus loin en ces termes : "Il vous reste deux ans, et aucune grande réforme à l'horizon".
A propos de la crise grecque, François Fillon pense qu'une "solution aurait peut-être été possible plus tôt si vous n'aviez pas joué un trouble jeu : rigoureux en compagnie d'Angela Merkel, complaisant en coulisses avec Alexis Tsipras". L'auteur insiste : "Votre activisme pour sauver Athènes éclipse temporairement nos propres échecs économiques, sociaux et financiers. (...) nous sommes l'un des maillons faibles de l'Union européenne alors que nous devrions être un de ses leaders".
"Insupportable de voir la France glisser hors de l'histoire". Et de poursuivre sa critique : "Votre parole est inaudible et l'action de votre gouvernement à contresens des attentes du pays". "Il est insupportable de voir la France glisser hors de l'histoire et perdre la maîtrise de son destin alors qu'elle dispose de tous les atouts pour jouer un rôle majeur au XXIe siècle".
"Déverrouillez la France de ses 35 heures". François Fillon propose ensuite une série de mesures. "Oubliez les échéances présidentielles qui semblent guider vos moindres gestes. Pour la croissance et l'emploi, tout n'a pas été tenté. Déverrouillez la France de ses 35 heures, refondez le code du travail, modernisez l'État, revalorisez la voie de l'apprentissage en concentrant les moyens aujourd'hui dispersés dans les emplois aidés... Pour la République unie, engagez une politique d'immigration par quotas et faites de l'assimilation des étrangers une exigence pour vivre ensemble".
L"ancien Premier ministre conclut sa lettre ouverte ainsi : "Pour tout dire, utilisez cette fin de quinquennat pour faire, si possible, une autre politique. Oui, une vraie politique qui libère les Français, qui par son audace étonnerait l'Europe et interpellerait tous ceux qui, par le monde, se demandent ce que nous devenons."