François Fillon est arrivé samedi à La Réunion pour un séjour de trois jours, décidé à faire campagne en présentant son projet présidentiel, sans se laisser "abattre" par la tempête des soupçons d'emplois fictifs dans sa famille. "C'est un vrai plaisir de revenir à La Réunion qui est une île que je connais bien parce que je suis souvent venu ici", a affirmé le candidat de la droite à l'élection présidentielle, à son arrivée à l'aéroport samedi matin, où plusieurs dizaines de militants l'ont accueilli au son du tambourin, en dansant et chantant. "Fillon président", ont-ils lancé à plusieurs reprises, certains l'embrassant avec fougue.
Lutte contre le chômage et l’insécurité. Pour l'ancien Premier ministre, La Réunion est "un symbole de la grandeur de la France et en même temps un résumé de tous les maux de notre pays, en particulier du chômage et de l'insécurité". "Je viens à la rencontre des Réunionnais pour leur présenter un projet très puissant pour la lutte contre le chômage et contre l’insécurité", a-t-il ajouté, alors que plus de 40% de la population de l'île vit en dessous du seuil de la pauvreté (environ 1.000 euros par mois).
Acharnement. Dans un entretien au Quotidien de La Réunion, publié samedi, le candidat, dans la tourmente depuis près de trois semaines, assure qu'on "veut (l)'abattre et abattre la droite". "Je ne laisserai pas faire. Nos électeurs commencent à en avoir plus qu'assez", "le déferlement médiatique relève de l'acharnement", ajoute-t-il. En baisse sensible dans les sondages qui le donnent désormais éliminé au premier tour de l'élection présidentielle, François Fillon espère convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que "parmi tous les candidats", il est "le plus déterminé à faire bouger les choses".
Programme chargé. François Fillon doit s'entretenir avec les élus de droite et du centre de l'île, dont Thierry Robert, seul député MoDem de France. Point d'orgue de la visite : un meeting prévu à Saint-Pierre dimanche en fin d'après-midi. Dans la matinée, l'ancien Premier ministre aura assisté à la messe dominicale à l'église de Saint-Gilles. Lundi matin, François Fillon, qui loue "l'admirable coexistence entre les différentes confessions religieuses" de l'île, prévoit de visiter "la plus vieille mosquée de France" à Saint-Denis, puis de rencontrer le Groupe de dialogue inter-religieux.
Accueil mouvementé. Ces trois jours à plus de 9.000 km de la métropole permettront-ils au candidat d'oublier la tempête politico-médiatique qu'il affronte depuis près de trois semaines ? Radio Freedom, la radio la plus populaire de l'île, reçoit de nombreux appels de Réunionnais disant qu'il "n'est pas le bienvenu". Par ailleurs, un autre comité "d'accueil" a fait entendre sa voix pour manifester contre la candidature de François Fillon. Selon un journaliste du Monde sur place, une bagarre a éclaté entre pro et anti-Fillon. La gendarmerie a dû intervenir.
Et bien finalement, il y a un autre comité d accueil pour Fillon... pic.twitter.com/gpZVj5Fwai
— Matgoa (@Matgoa) 11 février 2017