François Fillon a invité vendredi les électeurs à "bousculer" la primaire de la droite et du centre, convaincu d'une "surprise", et s'est projeté sans attendre vers la présidentielle de 2017 en s'engageant à "reprendre le flambeau" du gaullisme. A 48 heures du premier tour, qui augure d'un match serré avec Alain Juppé et Nicolas Sarkozy pour l'investiture présidentielle, l'ancien Premier ministre a dit sentir "comme une vague qui monte", "une étrange fraîcheur" dans "les couloirs de cette primaire qu'on nous disait fermée à double tour".
Porté par une dynamique soudaine dans les sondages, le député de Paris est désormais donné gagnant au second tour contre Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy dans plusieurs études. "Je suis le pied sur l'accélérateur, mais je vous demande aussi de mettre le turbo partout où votre voix peut être entendue", a lancé l'amateur de course automobile à plusieurs milliers de partisans réunis à Paris.
"Ce que j'ai entendu sur le terrain me laisse entendre qu'il va y avoir une surprise", a-t-il affirmé sous les vivats de quelque 6.500 personnes, selon son entourage, réparties dans trois salles, celle du Palais des congrès s'avérant insuffisante. "Vous voulez des primaires qui soient vraiment les vôtres ? Alors bousculez-les et emparez-vous d'elles !", a-t-il clamé.
Attaques contre Sarkozy et Juppé. "L'élection présidentielle de 2017 ne peut pas être celle de la revanche, elle ne peut pas être celle d'une alternance classique : elle doit être le point de départ d'un peuple qui se met à l'offensive et à l'action", a-t-il anticipé, visant ses adversaires Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, respectivement en meeting à Nîmes et Lille.
Défendant un programme radical, raillant le procès en libéralisme à son encontre ("Je n'ai pas lu toute l'oeuvre de Raymond Aron et c'est vrai, je n'ai jamais aimé Marx"), François Fillon, qui a reçu vendredi le soutien de Valéry Giscard d'Estaing, a attaqué les propositions économiques du maire de Bordeaux et de l'ancien chef de l'Etat. Au premier, qui juge "illusoire" son projet de suppression de 500.000 postes dans la fonction publique en cinq ans, il a répondu que "cette critique signe son impuissance et justifie ma candidature." Au second, il reproche de "cristalliser à tout jamais" les 35 heures avec la défiscalisation des heures supplémentaires.