François Fillon, qui avait appelé ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron dès son élimination au soir du premier tour de l'élection présidentielle, a renouvelé mardi son appel pour "éviter de voir la France présidée par l'extrémisme".
"Penser d'abord à l'avenir". Le candidat de la droite et du centre a confirmé lors d'un pot d'adieu avec ses soutiens parlementaires, à la Maison de la Chimie à Paris, qu'il allait désormais "prendre du recul" et qu'il abandonnait la présidence de son micro-parti, Force Républicaine. "Je demande à nos électeurs de faire preuve de bon sens", a déclaré l'ancien Premier ministre, selon le texte de son discours transmis par son service de presse. "Je sais leur amertume, leur colère - je la ressens aussi ! - mais notre devoir est de penser d'abord à l'avenir de notre pays. L'avenir, c'est d'éviter de voir la France présidée par l'extrémisme", a-t-il souligné.
Pas de mention explicite de Macron. "L'avenir, c'est immédiatement après de placer la droite et le centre en situation de peser de toutes leurs forces sur l'action gouvernementale et parlementaire du quinquennat", a-t-il poursuivi, validant à demi-mot le scénario d'une cohabitation défendue notamment par François Baroin. Le député de Paris ne s'est pas prononcé cette fois explicitement pour Emmanuel Macron, alors que les Républicains sont divisés sur leur positionnement en vue du second tour, qui opposera dimanche le candidat d'En Marche! à Marine Le Pen.
Contre le programme économique du FN. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, le 24 avril, le bureau politique du parti a adopté par consensus une déclaration commune appelant à "voter contre Marine Le Pen pour la faire battre", sans mentionner son adversaire du second tour. "Je l'ai dit et je le redis, le programme économique du Front national appauvrirait la Nation de façon irrémédiable ; la violence idéologique de ce parti diviserait les Français; son hostilité obsessionnelle à l'égard de l'Europe nous isolerait", a souligné François Fillon mardi.