"Nous sommes entrés dans une forme de guerre mondiale qui s'étend de l'Asie du Sud-Est jusqu'à l'Afrique occidentale, en passant par tout le Proche-Orient. Une fois passée l'émotion, la tentation, c'est de faire comme si on pouvait rentrer tranquillement chez soi en espérant qu'il n'y ait plus d'attentats. Sauf que l'État islamique - qui nous fait la guerre - ne connaît ni faiblesse ni trêve", a déclaré l'ancien Premier ministre François Fillon au Journal du Dimanche.
"Nous avons à juste titre choisi de riposter militairement". S'il a concédé que "c'est une expression forte qui rappelle la Première et la Seconde Guerre mondiale, aux caractères extrêmement différents", cet ancien chef du gouvernement a dit constater "un mouvement totalitaire, comme le nazisme. Il emploie les mêmes ressorts : imposer par la force au reste du monde un mode de vie et de pensée". "Il a déjà déstabilisé de nombreux pays et descend vers l'Afrique occidentale via le Sahel. Nous avons à juste titre choisi de riposter militairement", a ajouté ce député de Paris et membre de la commission des Affaires étrangères.
"La notion d'intelligence avec l'ennemi est conforme à l'état de droit". Interrogé sur des mesures qui pourraient être prises en plus de l'état d'urgence et du nouveau renforcement de l'arsenal antiterroriste adoptés au Parlement, François Fillon a demandé "l'application du livre IV du Code pénal, qui permet d'aggraver fortement les peines pour les actes de terrorisme ou de complicité" et "surtout d'arrêter, de juger et de condamner jusqu'à trente ans de prison toute personne pour intelligence avec l'ennemi". "La notion d'intelligence avec l'ennemi est conforme à l'état de droit, ce qui ne serait pas le cas avec une sorte de Guantanamo des fichés S ", a-t-il glissé, dans un tacle à plusieurs élus du parti LR.
"Nous sommes en guerre". Ce candidat à la primaire de la droite s'est aussi dit favorable au rétablissement de la double peine, supprimée par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, car "nous sommes en guerre" et il faut "des mesures d'exception" comme "l'expulsion immédiate des personnes étrangères condamnées pour des faits de délinquance". Pour cette proposition, "je n'ai attendu ni le FN, ni les tragiques événements de Paris et de Nice. C'était d'ailleurs la règle avant 2003. Il suffit d'y revenir", s'est-il justifié. Outre la nécessité "d'aller combattre l'État islamique sur place au Moyen-Orient avec les alliés capables de gagner", l'ex-chef du gouvernement a plaidé que "la société française tout entière doit se mobiliser contre le totalitarisme islamiste. Au premier rang de laquelle doivent se trouver les Français de confession musulmane".