François Fillon a affirmé lundi à Paris qu'il parlait "avec Charles Millon", ancien président du conseil régional de Rhône-Alpes élu en 1998 avec les voix du FN, "mais il sait que la ligne rouge à ne pas dépasser, c'est le Front national".
Millon a fait "des erreurs" dans le passé. Après avoir noté que, "dans (s)a majorité, il y a Sens commun (mouvement opposé au mariage homosexuel ndlr) et Nathalie Kosciusko-Morizet (qui y est favorable)", le candidat de la droite à la présidentielle a déclaré lors d'une conférence organisée par Les Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France): "Je parle avec Charles Millon. Il a pu faire des erreurs dans le passé. Il sait qu'en ce qui me concerne, toute fréquentation du Front national, c'est la ligne rouge qu'il ne faut pas dépasser."
"Si Charles Millon a envie de me soutenir, je ne vois pas pourquoi je ne chercherais pas à rassembler le plus possible les Français qui, justement, peuvent réduire le Front national. L'objectif, ce n'est pas de les repousser vers le Front national, c'est de les conserver dans la droite républicaine. Et pour ça, il faut avoir une certaine ouverture d'esprit", a plaidé l'ancien Premier ministre.
Millon élu président de Région avec le voix du FN en 1998. Alors que des médias ont affirmé que Charles Millon faisait partie de la nouvelle équipe de campagne présidentielle de François Fillon et qu'il avait été vu à son QG, François Fillon a affirmé plus tôt lundi, lors de sa conférence de presse, qu'il "parle avec tout le monde" mais que "Charles Millon n'a jamais fait partie de (s)on organigramme de campagne, jamais".
Ancien ministre de la Défense, Charles Millon, aujourd'hui âgé de 71 ans, a été exclu de l'UDF en 1998 après avoir été élu président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front National. L'année suivante, en 1999, il avait fondé le mouvement "La Droite".